<< Une boulimique-anorexique est un être hybride. Elle n’est ni grosse ni maigre. Certes, elle se trouve toujours trop grosse, mais les autres eux la trouvent normale, tout à fait normale. C’est donc une maladie très facile à cacher au reste du monde, car son aspect physique ne la trahit pas. En France, une femme sur cinq est ou a été boulimique-anorexique, jugez donc de la banalité de la chose. >>
Je n'ai plus écrit ici depuis bientôt un an. J'ai écris durant mon voyage sur des feuilles éparses qui doivent être maintenant un peu partout en Amérique latine. Si je reviens ici, c'est que je n'ai pas de feuilles avec moi.
La fin de mon voyage approche, je rentre en Belgique le 1er juin. Je commence à me sentir remplie d'angoisses. Angoisses de regrossir (j'ai perdu pas mal de poids pendant ce voyage), angoisse de ne pas arriver à être seule, à rester loin de Pat et d'Etienne, angoisse de ne pas réussir à finir mon mémoire, angoisse de ne pas trouver de job et angoisse de ne (...)
Je suis à la bibliothèque et je dois travailler sur mon mémoire. Idéalement, je devrais l'avoir terminé le 28 juillet. Dans huit jours en somme. Je n'ai écris que 30 pages. Je ne sais pas comment écrire les trente suivantes. Je me demande si je ne rendrai pas mon mémoire dans deux ans. Je passe mes derniers examens cette session-ci. Je rend tout de même mon mémoire - que je raterai sûrement - et puis je pars faire le tour d'Amérique latine.
Pour l'Amérique latine, mon billet est déjà réservé. J'ai pris un aller-simple pour Buenos Aires le 31 octobre. Quoi qu'il arrive. (...)
Ce que je veux :
- finir mes études ;
- partir le 31 octobre en Argentine.
Deux petites choses pas très compliquées en soit. Il faut donc que j'arrive à mettre toutes mes autres préoccupations de côté pour pouvoir atteindre ces deux objectifs. (...)
Demain, j'aurai 25 ans. Rien que d'y penser, j'ai les larmes aux yeux. Bon, pour être franche, je suis en train de pleurer là. Comme tout le reste, ça va passer.
Demain, donc, j'aurai 25 ans. Je serais toujours aux études, je serais célibataire, je serais toujours boulimique, j'aurai toujours des difficultés à apprécier mon corps, je ne saurais toujours pas ce que je veux faire de ma vie et je ne serais toujours pas tentée par les avenirs qu'on me propose. Je me sens bloquée. Je me sens seule. Un sentiment de solitude qui me bouffe. J'arrête d'essayer de le combattre. J'arrête (...)
Je lis beaucoup d'articles depuis environ deux ans sur le féminisme, les inégalités hommes/femmes au sein de notre société ainsi que sur toutes les formes de violence faite aux femmes et que celles-ci ont fini par intérioriser comme étant "normale", jusqu'à parfois se blâmer elles-mêmes pour le comportement d'autrui.
Ces lectures m'ont permis de m'affirmer en tant que femme. Cela m'a notamment fait prendre conscience de quelque chose de très important : à aucun moment une femme ne doit du sexe à un homme. Jamais. Même quand elle rentre avec un homme en étant bourrée et (...)
Bon. Je suis bloquée sentimentalement. C'était un acte assez volontaire de ma part. Ca commence à me prendre la tête donc je pense que ça serait bien d'en sortir.
Je me suis faite opérée ce week-end de l'appendicite. J'ai sonné à Pat avant d'aller aux urgences pour voir s'il travaillait mais il était en France. J'ai donc été dans un autre hôpital. Lundi et aujourd'hui il a pris de mes nouvelles, se tracassant pour moi, allant jusqu'à me faire un peu la morale pour que je reste tranquille.
Ca me touche ce type d'attention mais ça me rend également très triste. Je me rend (...)
Je crois que je vais arrêter de voir ma psy. Elle est d'accord avec moi. Même si je me fais toujours vomir, je ne vois pas ce que nos cessions pourraient m'apporter de plus. J'ai tous les éléments en main pour pouvoir faire en sorte d'arrêter. Il ne me reste "plus qu'à" décider que j'ai vraiment envie de m'en sortir. Il est vrai que je me suis toujours située un peu entre les deux. Envie que ça s'arrête mais pas toujours la force de me battre pour ça. Toujours envie de remettre ce problème à plus tard. Bref, un jour j'y arriverai, je ne désespère pas. J'ai repris en main mes (...)
Où en étais-je ? Cyril.
Donc oui, ce gars m'a clairement installé confortablement dans la friendzone. Et pour le moment, ça me suffit. J'ai besoin de le connaître plus. Et je me dis que, avec un peu de chance, il s'installera dans ma friendzone aussi. Pour le moment, je ne vois que les aspects positifs de sa personne. Premièrement, physiquement, il est très, très agréable à regarder. Mais hormis ses attraits physiques, il a énormément de discussion, sur tout. S'il ne connait pas bien un sujet, il va se renseigner et m'envoyer des liens pour confirmer (ou infirmer) ses arguments. (...)
Cela fait deux semaines que je ne dors pas très bien. J'ai des difficultés pour m'endormir et quand je dors enfin, je finis par me réveiller deux ou trois heures plus tard. Je n'ai pas ce qu'on appelle des nuits réparatrices. D'habitude, quand j'ai des difficultés à m'endormir, il suffit que je me fasse un petit film avec quelqu'un que j'aime bien et cela finit par m'endormir en rêvant de ce début d'histoire. Ici, ça n'a eu aucun effet. Je pense donc qu'il est temps que je sorte tout ce qui est dans ma tête.
Je vais bientôt finir mes études. En septembre, si tout se passe bien, (...)
Aujourd'hui, je me suis levée à 8h. J'ai été rencontré un des lecteurs de mon mémoire. J'ai été au sport. J'ai été faire des courses. Et vers, midi, je me suis recouchée dans mon lit, j'ai fait trois crises de boulimie et j'ai regardé des séries débiles. Je suis toujours dans mon lit. J'attendais qu'il soit passé 19h30 pour me mettre à dormir jusqu'à demain mais, évidemment, le sommeil me fuit. Sinon, ça ne serait pas drôle.
"Je suis pas bien dans ma tête, maman. J'ai perdu le goût de la fête, maman. Regarde comme ta fille est faite, maman. Je ne trouve pas de sens à (...)
Chris,
Bientôt trois ans que nous ne sommes plus ensemble. Quand je te croise, j'ai l'impression que c'était hier. Tu m'ignores toujours et je t'évite. Avec un peu de chance, dans quelques années nous ne nous reconnaîtrons même plus. Cependant, je pense qu'on n'oublie jamais la tête de l'un de ses fantômes.
Je t'ai beaucoup observé hier, me demandant ce que je ressentais. J'ai un peu du mal à me décider sur mes émotions. Beaucoup de tristesse principalement. Je pense. Un brin de nostalgie. Qu'est-ce que j'ai pu t'aimer. Qu'est-ce que j'ai pu te haïr.
A un moment, tu as pris (...)
Il est passé deux heures du matin. J'ai un peu bu. J'ai croisé Chris. Je ne l'avais plus vu depuis un an.
Il est venu à une soirée dans mon village. Presque un affront. Bientôt trois ans que nous ne sommes plus ensemble, près de trois ans qu'ils évitent toutes les soirées aux alentours du village dans lequel je vis.
J'étais avec une copine quand je l'ai vu. Je lui ai serré le bras et elle m'a dit que je devais toute blanche. C'était comme si j'avais vu un fantôme. Je suis passée à côté de lui comme s'il n'avait jamais existé. Plus tard dans la soirée, j'ai croisé sa (...)
Il est tard. Je suis fatiguée. Et peut-être un peu saoule. Cependant, j'ai envie que cet écrit soit beau. J'ai envie que puisse transparaître au milieu des mots le bonheur que je ressens. Je veux pouvoir relire ceci dans quelques mois, voire quelques années, tout en ressentant le bien-être que j'éprouve actuellement.
J'ai réussi ma première année de master à 78 crédits. J'ai entrepris une nouvelle thérapie pour vaincre ma boulimie. J'ai un nouveau copain qui me mérite. Je ne m'épuise pas dans un boulot que je déteste pendant mes vacances. Je suis bien entourée, amicalement (...)
Vendredi, j'ai été voir une copine et elle m'a parlé du film "Mon Roi" qui raconte l'histoire d'une femme en couple avec un pervers narcissique. Elle m'a dit qu'elle avait adoré ce film et que ça avait fait écho chez elle parce qu'elle revoyait sa relation avec son ex il y a quelques années. Elle m'a également dit que je devrais le regarder, que ça devrait faire échos chez moi aussi.
Là, je ne comprend pas. Elle me parle de Chris. Je lui répond que Chris était certes un peu manipulateur, mais pas de là à être un manipulateur pathologique. Elle m'a regardé avec un air (...)
Je suis à la bibliothèque de l'Université depuis ce matin. C'est là que j'y ai appris la nouvelle : explosion à l'aéroport de Zaventem. Je ne comprends pas tout de suite. Explosion de quoi ? Une fuite de gaz ? Je lis des articles comme quoi l'aéroport est évacué, qu'il y a des blessés, que plus aucun avion ne peut atterrir ou décoller. Je lis tout ça avec une curiosité morbide et un certain détachement. Puis je tombe sur un article qui parle d'une explosion dans une station de métro dans le quartier européen à Bruxelles.
C'est là que j'ai commencé à comprendre : la (...)
En rentrant de la bibliothèque, j'étais fatiguée. J'avais juste envie de manger tout ce qui me tombait sous la main, mais ma mère était dans la cuisine. J'ai donc été m'affalée sur mon lit en écoutant de la musique super déprimante. Puis j'ai décidé de me bouger le cul et j'ai été courir. 5 km. C'est pas mal pour une reprise !
Je suis pas en top forme ces derniers jours, mais je ne me laisse pas trop aller. C'est déjà une bonne chose. (...)
Bon. Ca va un peu mieux. Mon moral est pas au plus bas, même si dimanche, j'avais vraiment envie de rester dans mon lit pendant au moins un mois entier. Genre, tomber dans une sorte de coma pour essayer de récupérer.
La journée d'hier s'est bien passée et était productive. Aujourd'hui, je vais essayer qu'elle le soit autant et je vais courir ce soir. Bref, je reprend un peu ma vie en main : un corps sain dans un esprit sain (ah. ah.).
Je me sens vachement grosse en ce moment. N'empêche, pour le moment, je ne vomis qu'une fois par semaine, donc c'est pas encore trop mal. Il y a du (...)
Je me sens épuisée. Ces derniers jours, l'envie de laisser ma voiture percuter un mur n'arrête pas de venir me hanter.
Je suis FA-TI-GUEE. Fatiguée d'être moi, d'être aussi sensible, d'avoir l'impression de devoir me battre tous les jours pour vivre, pour monter aux gens que je suis en vie, que je rigole, que je suis marrante, etc. Une phrase de Beigbeder me revient souvent en tête : "Ma vie est un désastre, mais personne ne le voit parce que je suis poli : je souris tout le temps". C'est ce que je ressens en ce moment. Plus ou moins.
Ma vie n'est pas un désastre, mais pas non (...)