Journal d'une boulimique.

Dimanche soir.

Il est passé deux heures du matin. J’ai un peu bu. J’ai croisé Chris. Je ne l’avais plus vu depuis un an.

Il est venu à une soirée dans mon village. Presque un affront. Bientôt trois ans que nous ne sommes plus ensemble, près de trois ans qu’ils évitent toutes les soirées aux alentours du village dans lequel je vis.
J’étais avec une copine quand je l’ai vu. Je lui ai serré le bras et elle m’a dit que je devais toute blanche. C’était comme si j’avais vu un fantôme. Je suis passée à côté de lui comme s’il n’avait jamais existé. Plus tard dans la soirée, j’ai croisé sa copine qui m’a dit qu’ils - c’est-à-dire elle et lui - m’avait vu passé au moins cinq fois et que je n’étais pas venu leur dire bonjour. Je lui ai répondu qu’il aurait fallu m’appeler : je serais venue dire bonjour.

Pour rappel, dernière fois que Chris m’a adressé la parole c’était il y a deux ans : il m’a gueulé dessus au milieu d’un festival en me traitant de salope et de connasse. Je l’ai croisé un an plus tard, c’est-à-dire l’année dernière et quand j’ai voulu venir dire bonjour, il a entrainé les gens plus loin.

Et sa copine qui en rajoute…

Je n’arrive pas à lui en vouloir. Je me met à sa place. Je connais Chris. Il a sûrement réussi à la monter contre moi, comme il l’a fait pour moi avec ses ex. Et je me sentais plus forte en étant sa copine super cool qui se dressait contre ses ex avec lui. J’étais tellement naïve.

J’ai beaucoup de chance qu’il m’évite. Je m’en rend compte. Ca me déchire un peu à chaque fois, mais c’est également plus facile. Je l’observais de loin et je me rendais compte que, dans son entourage, il y avait toujours des ex à lui qui n’ont toujours pas réussi à avoir une relation saine depuis lui.