Journal d'une boulimique.

Retour.

Je n’ai plus écrit ici depuis bientôt un an. J’ai écris durant mon voyage sur des feuilles éparses qui doivent être maintenant un peu partout en Amérique latine. Si je reviens ici, c’est que je n’ai pas de feuilles avec moi.
La fin de mon voyage approche, je rentre en Belgique le 1er juin. Je commence à me sentir remplie d’angoisses. Angoisses de regrossir (j’ai perdu pas mal de poids pendant ce voyage), angoisse de ne pas arriver à être seule, à rester loin de Pat et d’Etienne, angoisse de ne pas réussir à finir mon mémoire, angoisse de ne pas trouver de job et angoisse de ne pas réussir à accomplir mon nouveau rêve : partir pour faire mon IDC et puis travailler en tant qu’instructrice de plonger. J’ai toujours cette petite voix dans ma tête qui me répète que je ne suis pas assez bien pour ça. Que c’est trop de responsabilité et que je n’y arriverai pas.
J’ai envie d’en parler avec Shlomi. J’ai envie d’en parler avec Pat. Je n’ai pas envie d’en parler avec Etienne parce qu’il m’a saoulé et qu’au final ce mec n’a jamais été présent pour moi. Au tant que cela reste comme ça.
Mais je dois arriver à régler mes problèmes seules. Shlomi et Pat ne peuvent pas réduire mes angoisses et je vais attendre d’eux plus qu’une oreille amicale. Je suis plus forte que ça. Je me suis débrouillée seule pendant sept mois et ça n’a pas été tous les jours faciles. Le retour en Belgique parce que j’ai peur de recommencer les crises. Je recommence d’ailleurs à très mal manger depuis quelques jours. J’ai du mal à savoir comment garder tout ça sous contrôle. Presque 26 ans et j’ai toujours des difficultés à savoir ce que veux dire "manger normalement". Ahahah. Je me moque de moi-même. Je vais trouver, je trouverai des solutions. J’en ai toujours trouvé. Je suis ma meilleure amie. Je me suis toujours aidée à me relever. J’ai toujours fini par apprendre à m’aimer un peu plus. J’ai toujours fini par me respecter plus et par tenir à distance les gens qui ne me respectaient pas assez, même si ça prenait du temps, je finissais toujours par m’en sortir. Parce que c’est ce que je suis : une personne fragile mais pas faible. Une battante. Même si j’ai besoin de pleurer par moment, de me renfermer sur moi-même, de chercher l’aide d’une personne extérieure, je finirai toujours par y arriver. Parce que c’est qui je suis !
Oui j’ai mal. Oui je souffre parce que je m’attache fort aux gens et que même si les gens m’apprécient, ils ne ressentent pas le lien comme moi. Mais c’est ce qui fait ma particularité : je souffre, je rebondis et je recommence. Je ne me laisse pas distancer par ce genre de difficultés.
J’ai cru que j’étais trop grosse, pas assez douée, pas assez intelligente pour le divemaster et je l’ai fait ! J’ai l’ai d’ailleurs pas mal réussi. Et je vais être instructrice. Je ferais tout pour y arriver. Parce que c’est ce que je veux. C’est qui je suis. Et je vais apprendre à faire tête cette petite voix dans ma tête qui essaye de m’enfoncer. Et si je dois faire tout ça toute seule, j’y arriverai parce que j’ai réussi le divemaster seule !
Je suis fragile mais forte. Je suis moi. Je suis une personne bien et j’y arriverai.