Journal d'une boulimique.

Mode off.

Aujourd’hui, je me suis levée à 8h. J’ai été rencontré un des lecteurs de mon mémoire. J’ai été au sport. J’ai été faire des courses. Et vers, midi, je me suis recouchée dans mon lit, j’ai fait trois crises de boulimie et j’ai regardé des séries débiles. Je suis toujours dans mon lit. J’attendais qu’il soit passé 19h30 pour me mettre à dormir jusqu’à demain mais, évidemment, le sommeil me fuit. Sinon, ça ne serait pas drôle.

"Je suis pas bien dans ma tête, maman. J’ai perdu le goût de la fête, maman. Regarde comme ta fille est faite, maman. Je ne trouve pas de sens à ma quête, maman."
Louane - Maman

Les même phrases tournent en boucle dans ma tête. Ca en devient épuisant. Mais pas assez épuisant pour me laisser dormir apparemment…

Je suis grosse. Personne ne peut me trouver attirante. Même pas mon mec qui ne m’a plus touché depuis trois semaines.

J’ai bientôt 25 ans. Bientôt 10 ans que je suis boulimique. 10 ans de psy et je ne suis même pas capable de m’en sortir. Pourtant je me bat, je vous jure que je me bat ! Ca n’a pas l’air de fonctionner.

Je n’arriverai pas à finir mes études. Je suis fatiguée. Je n’ai ni la motivation ni le courage. Je ne vois juste pas l’intérêt d’avoir mon diplôme. Je finirai de toute façon par faire un boulot que je n’aime pas et qui me tuera à petit feu.

Je ne suis pas capable de gérer une relation de couple. On finit toujours par se lasser de moi. Je viens de réaliser que j’étais le prototype de la "fille à problèmes", la meuf ultra chiante que je déteste dans les films.

Je ne saurais pas élever d’enfants. J’ai déjà du mal à m’occuper de moi. Mes relations de couple ne durent jamais plus d’un an. Je me déteste plus de la moitié du temps. Je rendrai mon enfant complètement névrosé. Plutôt mourir qu’il ne devienne comme ça.

J’ai aucun projet. Je ne sais pas où je vais. J’ai pas envie de me lever le matin.

Je suis juste tellement fatiguée. Je voudrais que ces pensées arrêtent de tourner. C’est trop dur.