Journal d'une boulimique.

Se vider la tête.

Cela fait deux semaines que je ne dors pas très bien. J’ai des difficultés pour m’endormir et quand je dors enfin, je finis par me réveiller deux ou trois heures plus tard. Je n’ai pas ce qu’on appelle des nuits réparatrices. D’habitude, quand j’ai des difficultés à m’endormir, il suffit que je me fasse un petit film avec quelqu’un que j’aime bien et cela finit par m’endormir en rêvant de ce début d’histoire. Ici, ça n’a eu aucun effet. Je pense donc qu’il est temps que je sorte tout ce qui est dans ma tête.

Je vais bientôt finir mes études. En septembre, si tout se passe bien, je devrais être diplômée. Si je rêve de ce jour pour pouvoir enfin être totalement indépendante de mes parents et pour pouvoir gagner vraiment ma vie, j’en ai aussi extrêmement peur. J’ai peur de l’avenir. J’ai peur de ne pas pouvoir planifier ce que je ne connais pas. La planification, c’est mon truc. Toujours avoir le contrôle. Aussi non, c’est l’angoisse assurée. Et là, je n’ai aucun contrôle. Quand je m’imagine bloquée dans un boulot pour dix ans, avec des crédits à payer, un loyer,... J’ai une boule qui vient bloquer mon oesophage. C’est comme ça que la crise d’angoisse commence. Rien qu’en écrivant ça, cette boule revient m’oppresser.
Pourtant, il faut bien que je les termine ces études. Je ne vais pas rester dix ans dedans et en plus, j’ai vraiment envie d’en être débarrassées. Je suis en train de chercher les dernières sources énergétiques au sein de mon être afin de les dédier à ça. Ca ne va pas être facile, mais ça n’est pas la première chose difficile qui m’arrive.

Pat. Depuis que c’est terminé, je suis sortie avec plusieurs gars. Certains plus intéressants que d’autres. J’ai espéré que ça puisse fonctionner, tout en étant incapable de m’engager. Ca, c’est mon côté qui aime les paradoxes. J’avais envie que certains gars, que un gars en particulier en fait, me court après, qu’il me supplie qu’on se mette ensemble. Et qu’on le soit vraiment. Tout en sachant que, un jour, ça finirait par exploser parce que, autant ce gars me plaisait, autant j’aime toujours Pat. Il me faudra plus de 2-3 mois pour passer outre ce sentiment.
Pat me manque. J’étais déjà un peu perdue sur la fin de notre relation parce que beaucoup de questions me venaient à l’esprit et je ne savais pas comment j’allais pouvoir concilier certaines de mes attentes avec notre relation. Cela me faisait extrêmement peur. Peur de le perdre et peur de me réveiller dans dix ans en le détestant parce que je serais passée à côté de certaines choses que je voulais absolument faire. Des choses que je voulais faire sans lui. Aujourd’hui, j’aimerai le voir pour pouvoir discuter avec lui de mes projets, connaître les siens. Souvent, quand je m’endors, je l’imagine me prendre dans ses bras et me dire que tout ira bien, quoi qu’il arrive.
Je l’aime toujours et je l’aimerai encore pendant un bon petit moment. Ca ne sert à rien que j’essaye d’effacer ce sentiment dans les bras d’autres gars. On ne supprime pas des sentiments comme ça. Maintenant je peux vivre avec. Ils ne me tuent pas petit à petit. Je suis plutôt reconnaissante de la relation qu’on a eu. Elle m’a fait grandir. Elle m’a fait évoluer, sans pour autant me faire souffrir. J’ai pu être la personne que j’étais avec lui. Cela m’a appris à m’assumer et à m’aimer un peu plus.
Je ne sais pas comment lui se sent par rapport à moi. Je ne sais pas s’il a toujours des sentiments ou s’il est passé à autre chose. Je n’ai pas envie de savoir. Cela ne me regarde plus. Malheureusement.

Cette fin de relation m’a fait me rendre compte que je voulais une vie de famille. Je veux des enfants. Je veux être maman. Je veux pouvoir construire quelque chose avec quelqu’un. Qu’on le fasse ensemble. Mais j’ai peur également d’être maman sans pour autant avoir réalisé toutes mes envies. Toutes ces choses que je ne pourrais plus faire en élevant des enfants. J’ai besoin de les réaliser avant de rencontrer quelqu’un avec qui je pourrais être vraiment bien et construire ma vie. C’est ça qui manquait à ma relation avec Pat. Pas grand chose, presque rien, juste qu’on soit prêt à construire notre vie ensemble. Cela me rend triste, même si je sais que je ne pourrais rien faire contre ça.

Ma collocation. Mes trois collocs veulent partir en septembre pour diverses raisons. Cela me rend triste parce que je passe de bons moments avec eux et notre collocation se passe très bien. Du coup, si je veux rester, il faut que je trouve trois nouvelles personnes, ce qui m’angoisse pour différentes raisons. Comment trouver des gens avec qui cela se passe aussi bien ? Il y a un problème d’humidité dans la maison et les proprios sont assez lents pour réagir. Je n’ai pas envie de mentir à des gens qui vont finir par me détester toute l’année. Et si je pars, on doit rendre notre préavis fin mai, ce qui ne me laisse pas énormément de temps pour me décider.

Cyril. Ce gars est trop bien. Pour la première fois depuis très, très longtemps, je rencontre un gars super bien avec qui je ne veux pas qu’il se passe quelque chose. Comprenons-nous bien : il me plaît. Je l’imaginerai bien être l’homme de ma vie par exemple. Rien que ça. Mais je ne voulais pas tenter quelque chose avec lui parce que premièrement, Pat est encore trop présent dans ma tête. Deuxièmement, si je me met dans une relation maintenant, je sais que ça ne durera pas. J’ai encore trop de questions sur moi-même à régler avant de tester quoi que ce soit avec quelqu’un. Et je ne voulais pas d’une relation comme ça avec Cyril. Je parle au passé parce que, de toute façon, il a compris que je l’aimais bien et m’a gentillement placé dans ce tendre espace qu’on appelle la friendzone. Bref, un mal pour un bien. Depuis cet épisode il n’est pas devenu distant. On se voit et on se parle autant qu’avant. Ce qui est une bonne chose. On parle de sujets dont je ne parle pas souvent. Il me pousse à réfléchir sur moi-même. Tout ça s’en rendre compte, bien évidemment. Ce qui est parfois très fatiguant et d’un autre côté, je sens que j’ai besoin de ça maintenant.

To be continued…