FAUVE - Lettre à Zoé
Je vais mieux. Beaucoup mieux. Ca fait déjà un baille que je n’ai plus pleuré pour lui. Il ne me manque plus. Enfin, je ne ressens plus en permanence un tiraillement dans la poitrine. Il y a même certains jours où je ne pense tout simplement pas à lui. Je m’éloigne de lui. J’évite les endroits où je suis sûre qu’il sera. Je ne trouve aucun prétexte bidon pour prendre contact avec lui.
J’ai même réussi à le remballer lorsqu’il a essayé de prendre contact avec moi. Parce que je ne peux pas parler avec lui comme si de rien n’était, comme s’il ne m’avait pas blessé. Je lui ai dit. Il m’a dit qu’il prendrait contact avec moi pour qu’on se voit et qu’on discute de tout ça. Il ne l’a toujours pas fait. Je ne suis pas étonnée. Je ne m’attend pas de toute façon à ce qu’il le fasse.
Au loin, je l’observe se détruire petit à petit. Et c’est ça qui me donne envie de pleurer. J’ai envie d’aller le secouer et de lui montrer qu’il est en train de foutre sa vie en l’air. Il s’éloigne petit à petit des seules personnes stables qui l’entourent. Il est même en train de draguer la fille dont un de ses meilleurs amis est amoureux. Je ne sais pas ce qu’il fait.
J’ai peur pour lui. Mon côté "sauveuse" ressurgit un peu de trop. Je sais qu’il n’acceptera aucune aide de ma part. Je sais que je ne peux rien faire. Mais qu’est-ce que je déteste être là à observer en attendant que ça pète. Je me sens impuissante. Je voudrais secouer ses amis et leur dire d’aller défoncer sa porte et le sortir de là. S’il continue comme ça, il finira par faire une connerie…