Journal d'une boulimique.

"Je cherche le soleil au milieu de ma nuit..."

Après presque 5 mois d’absence (je pense), me revoilà.
J’ai réussi mes examens avec une moyenne de 15/20 et je suis donc rentrée à l’université dans la section des langues romanes et françaises. J’aime vraiment bien, mais il faudrait juste que je commence sérieusement à travailler.

Je suis en kot ou plutôt en studio. Ma solitude me fait du bien, même si je ne me sens pas complètement heureuse et bien dans ma peau. Ca pourrait être pire.

Matthieu m’a quitté aux environs de fin septembre. Parce qu’il n’a pas confiance, parce que ça serait trop compliqué, parce qu’il faut que je vive ma vie d’étudiante, qu’il ne veut pas être un frein pour moi, que lui il a déjà vécu tout cela et que ça serait dégueulasse de sa part de me refuser tout cela. Il réfléchit trop avec sa tête. Il a toujours été comme ça. Mais il ne veut pas me perdre, je vois bien qu’il a du mal au fait qu’on se parle moins, qu’on ne se voit presque plus, qu’on n’a plus autant de temps rien qu’à nous deux. J’ai envie de lui dire que c’est de sa faute. Enfin, je lui ai même déjà dit je pense. Après tout, s’il ne voulait pas me perdre, il ne devait pas me quitter.

On a d’abord passé un mois en "relation libre", mais ça ne marchait pas. On était de plus en plus triste l’un et l’autre. Donc, en gros, on peut dire que ça fait seulement deux semaines que c’est vraiment finis. Et je me sens mal. Chaque fois que j’imagine la semaine suivante sans lui, ça me semble infesable. J’ai l’impression que tout cela n’est pas réel. C’est pas normal que ça soit finis. Il m’a quitté sur un coup de tête, pour n’importe quoi. On était tellement bien ensemble. Même lui est moins bien maintenant qu’on n’est plus ensemble. Du moins, c’est ce qu’on m’a dit. Je sais que je ne dois pas m’accrocher à cela, mais c’est plus fort que moi. J’ai tellement mal sans lui, c’était tellement facile.
Je suis sortie avec un autre mercredi et je culpabilise. Je ne devrais pas, je suis libre, je peux vivre ma vie sans que ça le regarde, mais on se dit encore tout. On s’est toujours dis tout. Je sais qu’il le prendra mal. Et je sais que je dois m’en foutre, mais je n’y arrive pas.

Je me souviens des deux dernières fois où on a fait l’amour. On était plus ensemble, mais je sentais que je lui manquais et qu’au moment de partir il n’avait pas facile. Alors je ne comprend pas. Il n’y a peut-être rien à comprendre. Sûrement même. Mais c’est tout moi ça ! Essayer de me faire exploser la cervelle pour tout comprendre. Il faut absolument que je comprenne tout, même lorsqu’il n’y a rien à comprendre. Si je pouvais arrêter quelques secondes de me faire souffrir comme ça, je pense que ça serait une immense victoire. Mais pour le moment, il faut juste que j’arrive à me dire qu’il ne va jamais revenir. J’ai l’impression que ça n’a jamais été aussi dure !

Je dois reprendre une vie normale, seule et m’y habituer. Et être fière d’être seule. Je ne veux plus m’attacher. Plus que des relations d’un soir et rien de plus. Pas d’échanges de numéro, pas de noms de famille. Que quelques éléments de base dont tout le monde s’en fou. Bien plus facile pour la survie de l’esprit.

Depuis que je suis à Liège, j’ai l’impression de croiser Yoann partout. Surtout à l’entrée de l’unif. A chaque fois j’accélère le pas pour aller lui dire bonjour et puis je me dis que ça n’est pas possible que ça soit lui, parce que la réalité me reviens en mémoire. Mais je tente quand même de voir la tête du type pour m’assurer que ça ne soit pas lui. Je sais très bien qu’il a sauté du 9e étage d’un immeuble il y aura 7 mois dans 4 jours et pourtant je n’arrive toujours pas à me dire qu’il est mort.

Je n’ai pas recommencé mes conneries avec un cutter. J’en ai peut-être finis avec ça ? Après tout, la mort de Yoann m’a fait réfléchir. Maintenant, il ne reste plus qu’à vaincre totalement la boulimie.

Il faut que je retrouve un sens à donner à ma vie, une raison de me lever le matin. Avant c’était Matthieu, mais il faut je trouve quelque chose qui ne sera pas éphémère, quelque chose qui durera plus que le temps d’un simple rêve.

Titre : Starmania - Le monde est stone (édition rouge 1989)

Laissez moi me débattre, venez pas me secourir.

Venez plutôt m’abattre pour m’empêcher de souffrir.

J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir.

M’étendre sur l’asphalte et me laisser mourir.

(Je suis dans ma passe Starmania : j’ai regardé le spectacle toute la semaine).