Le monde est stone.
Rationnellement, je me dis que je n’ai pas le droit d’en vouloir à Thomas. Il n’a pas voulu tout ça. Il a fait des conneries de gamin, mais il ne voulait en aucun cas me briser. Il a fait des erreurs. Tout le monde en fait.
Pourtant, si je veux être honnête avec moi, je lui en veux. Il aurait du me protéger et non laisser ses amis se moquer de moi. Il aurait du empêcher tout ça. Il aurait du faire en sorte que cela n’arrive pas. J’ai encore parfois envie d’aller le trouver et de lui dire que, huit ans après, j’avais encore des séquelles. Que huit putain d’années après, je devais encore me battre pour essayer de foutre toute cette merde hors de ma vie. Que huit putain d’années plus tard, j’ai toujours des difficultés à commencer à une relation, parce que j’ai plus besoin d’un homme que j’en ai envie. Qu’à cause de tout ça, je refuse que quiconque me protège parce que j’ai été habituée à devoir me protéger toute seule.
Je voudrais lui dire qu’on a presque grandi ensemble, que je le voyais comme un grand frère, mais qu’au lieu de me protéger, il m’a poussé dans l’arène aux lions.
Oui, je lui en veux toujours. Comme je m’en veux de m’être laissée entraînée là-dedans.