Journal d'une boulimique.

9 septembre.

Chris,

Je suis amoureuse. Je suis amoureuse et ça m’emmerde.
Personne ne t’explique vraiment comment tu peux arrêter d’être amoureuse.
Certains te disent que ça se décident. Moi, j’ai beau tenter de me persuader depuis des mois que je ne t’aime pas, mon cerveau n’a pas l’air de vouloir enregistrer l’information.
Certaines te diront que ça passe avec le temps. A ceux là, je répondrai : dans combien de temps, exactement ? Il existe plusieurs théories dont les plus populaire sont : la moitié de la durée de la relation, voire le double. J’ai déjà dépassé la moitié et je n’ai aucune envie d’attendre le double. En effet, je ne suis pas très patiente.
Certains prétendent qu’il faut rencontrer quelqu’un d’autre. Des "quelqu’un d’autre", j’en ai croisé, mais je n’ai cependant pas voulu m’attarder, la plupart étant soit des cas sociaux soit inintéressants. En ce qui concerne les rares hommes intéressants, ceux-là, ben ils me ramenaient toujours à toi.

Depuis ce 15 décembre, depuis ce soir où nous nous sommes embrassés pour la première fois, j’ai eu comme une sensation bizarre. Une sensation qui ne m’a pas quitté à un seul instant depuis ce 15 décembre. Comme si je savais que c’était avec toi que j’allais vieillir. Comme si ça ne serait plus jamais que toi et moi contre le reste du monde.
Depuis notre rupture, je n’ai pas réussi à m’enlever le sentiment que tu allais revenir. Je l’ai toujours au fond de moi. Comme si c’était évident. Ca fait plus de neuf mois que tu ne reviens pas et pourtant je ressens toujours la même chose. Il y a toujours cette sorte d’évidence au fond de moi.

Je suis peut-être folle. J’ai peut-être tort sur toute la ligne.
Je tiens juste à te promettre que j’ai fait tout comme il fallait pour pouvoir passer à autre chose. Et quand je croyais y être arrivé, à avoir mis mes sensations en sourdine dans mon crâne, à réussir à les ignorer quelques temps, c’est un autre homme qui finit par me ramener à toi.
Je pourrais tenter de venir te chercher. Mais si toi tu n’es pas prêt, tout ce que je pourrais entreprendre ne servirai strictement à rien. Et peut-être que, prêt, tu ne le seras jamais.

J’espère que mon voyage à Dublin va te rayer de ma vie une bonne fois pour toute.
Je ne peux pas continuer à t’attendre comme ça, malgré moi.

Callie.