Journal d'une boulimique.

Faites taire en moi cette douleur sourde qui menace de hurler.

Tom et ma pote, Béran, veulent se mettre ensemble. Ils sont ensembles je suppose. Ca me fait mal. Mais je ne dis rien. Tom voulait attendre pour ne pas me faire de mal, il voulait être sûr que j’allais bien. Je lui ai dit que c’était bien gentil, mais que c’était à moi de gérer ce que je ressentais, lui il ne peut rien y faire. Il ne peut pas m’aider.
Ce qui me fait mal, c’est d’avoir l’impression qu’il est plus heureux déjà maintenant qu’il ne l’a jamais été avec moi. C’est de la jalousie. C’est l’impression que je ne rendrais personne heureux. Et à ça, je me répondrai à moi-même : essaye d’abord de te rendre heureuse toi-même.
J’ai voulu hurler. Mais je n’ai rien dit. Ca n’en vaut pas la peine. Ils n’ont, en soi, rien fait de mal. Béran n’est pas méchante. C’est pas une salope. Je ne pense pas qu’elle me veut du mal.
J’essaye d’enfuir la douleur. C’est pas facile. Mais j’y arrive. Je me met dans mes cours. Et je m’applique à faire la chose la plus dure qui me soit donné de faire : me rendre heureuse. Je peux y arriver. Aujourd’hui, je n’ai pas vomis et j’ai même bien mangé. C’est tous les jours un peu plus. Et même si en ce moment j’ai mal, que les larmes menacent de couler, je sais que cette douleur va passer, je sais qu’un jour je pourrai les regarder et être heureuse pour eux.