Journal d'une boulimique.

Michey Avalon - So rich so pretty

Je pense que je vais retourner voir une psy parce que je (re)commence à péter les plombs.

J’ai passé ma nuit en ville. Je suis rentrée chez moi à 14h30. J’ai dormi 2h et là j’attends Bruno qui n’arrive pas pour aller au cinéma. On est à la bourre et si ça continue comme ça on aura jamais le temps d’aller le voir.

J’ai vu Benja hier.

- J’ai eu peur quand tu m’as sonné.

- Oui, je sais, tu as peur que j’aie des sentiments pour toi et blablabla, mais ne te tracasse pas c’est pas le cas.

- Non, c’est pas ça. Au départ, je me suis dit que tu me sonnais parce que c’était fini avec Bruno. Je trouvais ça mal placé vu que je me trouvais au funérarium. Puis quand j’ai vu qu’Anousch commençait à me sonner, je me suis dit qu’il y avait un problème. Quand je t’ai entendu pleurer au téléphone, j’ai eu peur que quelqu’un proche de toi soit mort. J’ai eu peur pour toi.

On répond quoi à ce genre de choses ? Rien. Même Aurélia et Valérie qui était avec moi était sur le cul qu’il me dise un truc comme ça. Je l’ai complètement harcelé alors qu’il était au funérarium. J’étais vraiment gênée. Et lui il m’a sonné pour écouter parler une pauvre fille bourrée en train de pleurer qui s’était enfermée dans les toilettes et qui menaçait de ne jamais en sortir si elle ne lui parlait pas.

- Gilles m’a dit que quand tu étais bourrée tu reconnaissais que tu avais des sentiments pour moi, mais que sobre tu niais tout.

Gilles, je vais te tuer. Je lui en ai d’ailleurs parlé après et il m’a dit qu’il n’avait pas exactement dit ça, mais que de toute façon c’était vrai. Oui peut-être, mais ça il n’est pas obligé de le savoir.

- Tu sais bien le nombre de conneries que dit Gilles. Tu ne vas quand même pas croire ça ?!

- Non, de toute façon je sais que tu ne m’aimes pas. Enfin si, tu m’aimes bien. Mais comme un ancien pote de baise ou un ami. Rien de plus.

S’il savait… Je deviens dingue dès que je le vois et j’ai un mal fou à me contrôler quand il est tout près de moi et qu’il me regarde dans les yeux. Quand il me prend dans ses bras c’est encore pire. Tout le monde le sait. Sauf lui parce qu’il me croit quand je lui mens.

Plus ça avance avec Bruno, plus je sais que ça ne marchera pas. Il y a des choses qu’il ne comprendra jamais. En ce moment, j’aurais eu besoin de Matthieu. Lui aurait compris.

Je ne suis pas bien. J’ai envie de pleurer tout le temps. Je vomis trop. Je regrossis. Je fais trop la fête. Mais je veux juste pas penser à ça. Je veux juste moins penser. Je n’arrive plus à parler à mes parents à cause de ça parce que je ne pense pas qu’il le sache. J’en ai marre qu’un rien ne me touche et ne risque de me briser. Je suis trop sensible, trop à fleur de peau comme disait l’autre crétin de Jérémie. Un rien me fait mal. La vie me fait mal.