J’ai décidé d’être heureuse. Je crois que l’on peut choisir son bonheur. Se forcer à être heureux, ça n’est pas facile tous les jours. Je dois sans cesse me battre contre mon pessimisme récurrents et mes idées noires. C’est une bataille qui vaut le coup.

Tom est au courant que je l’aime bien. Il ne voulait pas qu’on en parle. J’ai fini par mettre les choses au clair : "J’ai des sentiments pour toi plus que de l’amitié. Je sais que ça n’est pas réciproque. Est-ce que tu serais capable qu’on reste pote ? Et pour que tout soit bien clair : je n’ai jamais rien tenté avant, je ne vois donc pas pourquoi je tenterai quelque chose maintenant." Il m’a répondu "ok, je suis d’accord" et puis on a parlé d’autres choses. J’ai toujours l’impression que parfois il est distant, mais j’essaye de ne pas y faire attention. Maintenant que c’est clair, je ne vois pas pourquoi continuer à me prendre la tête et à m’attarder sur la chose. Il m’arrive d’être encore jalouse, mais cela me fait moins mal.

Pierre. Je suis sortie trois fois avec. Il ne veut pas de relation sérieuse, je ne veux plus de plan cul. J’ai réussi à lui envoyer deux messages après une soirée en étant morte saoul "C’est dommage que l’on ne dort pas ensemble. C’est plus drôle de dormir avec toi. Je préfère." et "De toute façon je suis amoureuse d’un autre, mais quand je suis avec j’arrive à moins y penser." Du Callie dans toute sa splendeur. Il n’a pas répondu. Je l’ai vu hier, je ne lui ai pas parlé à part bonjour-aurevoir. Je n’ai pas cherché à lui parler. Lui non plus. Je reste positive en me disant que si ça ne se fait pas, c’est que ça ne doit pas se faire et que ça ne sert à rien de se prendre la tête avec ça, mais plutôt de passer à autre chose. Il y a tellement de gens sur terre.

Je n’ai que 19 ans. Parfois, j’ai l’impression que je suis trop pressée pour faire des choses pour lesquelles il me reste une vie ! Mais j’ai tellement peur que cette vie s’arrête et de me rendre compte que je n’ai pas vécu.

Pourtant, en 19 ans, j’ai déjà vécu pas mal de choses. J’ai aimé un peu. J’ai aimé énormément, en voulant donner parfois plus que ce dont j’étais capable. J’ai souffert. Beaucoup. Je suis boulimique. J’ai appris ce qu’était la vie d’adulte. J’ai eu des baffes. J’ai muris. J’ai pu réfléchir. J’ai rencontré des gens formidables et des gens qui m’ont détruits. J’ai eu des fou-rires à en avoir mal au ventre. Des soirées arrosées à ne faire que danser et sourire. Des moments uniques. J’ai perdu un proche d’un suicide. Ca va bientôt faire deux ans. Et j’ai compris que la peur empêche de vivre. J’ai compris que la vie était précieuse, qu’il ne fallait pas la gacher. J’ai lu. Beaucoup. J’ai vu. J’ai senti.

Bref, j’ai vécu. Parfois trop fort. Mais je suis toujours là. Plus forte qu’avant avec de nouvelles déterminations. Avec de nouvelles envies.

Le bonheur, c’est se sentir bien avec soi-même. Lorsque je me regarde dans la glace et que j’aime ce que je vois, alors là je suis heureuse. Pour le moment, je touche le bonheur du bout des doigts.