Journal d'une boulimique.

"Ton rire me crie de te lâcher avant de perdre prise et d'abandonner..."

Je me rend compte à quel point je dois avoir l’air débile quand je le vois.

Je suis passée chez lui aujourd’hui vers midi. J’étais sûre qu’il dormirait encore et je me disais donc que je tomberais sur sa mère. Ce qui me faisait flipper, parce que sa mère me fait peur. Ce qui est complètement stupide parce qu’il paraît qu’elle est super sympa.

Bref, je passe chez lui pour déposer son "cadeau de Noël", c’est-à-dire un pijama une pièce bleu pale avec une tête de nounours sur le torse, des Tucs au bacon et du Fanta.

Déjà, il n’y a pas de sonnettes. A part les deux chiens qui aboient comme des posséder, j’entends pas un bruit. Je fais donc le tour et je vois sa mère au téléphone qui me regarde et qui me fait signe de remonter. Je me dis qu’elle va venir m’ouvrir. Logique, quoi. J’attends 10 minutes dehors et il commence à pleuvoir. Et en plus, j’ai les boules de me retrouver devant sa mère.

Je finis par refaire le tour, au risque de paraître malpolie, mais bon, moi je me les gèle dehors et ma soeur m’attend dans la voiture. Et là, je vois Tom, habillé, qui me fait un fuck par la fenêtre. Sur le coup, j’étais un peu étonné vu que je lui avais sonné deux fois pour le prévenir de mon arrivée au cas où (miracle de chez miracle) il serait réveillée.

Quand j’ai vu sa gueule, j’ai compris : sa mère l’a réveillé pour qu’il vienne me trouver. Il avait pas l’air furax. Me faisait un petit sourire avec sa gueule d’endormi. Je m’avance et je lui tend directement le sachet.

- C’est quoi ce truc ?

Je commence à parler vite et à dire des trucs incompréhensibles genre "c’estlecadeauquetuvoulaispasmaisjetelai..."

Il finit par me couper pour me dire bonjour et me faire la bise. Il me propose de rentrer. Je refuse. Si je rentrais chez lui, j’en sortais pas et ma soeur m’attendais dans la voiture. Il commençait vraiment à me dracher dessus. Il me dit de quand même rentrer sur le pas de la porte pour que je ne sois pas trempée.

Sur le coup, j’ai pas réalisé, mais en partant, je me suis rendue compte qu’en étant levé depuis 5 minutes, il était plus lucide et moins con que moi.

Il regarde mon cadeau et est fan du pijama. Je lui ai choisi apparemment les Tucs les plus dégueu au monde (ce qui était précisément le but) et il est fan du Fanta, mais ça je le savais déjà.

Pendant tout ce temps là, j’arrêtais pas de parler, de ne pas savoir où me mettre. Ce que je disais n’était pas compréhensible pour un balle.

En conclusion, on repartant, je me sentais complètement stupide. Mais heureuse de voir à sa gueule qu’il était surpris de me voir chez lui, mais pas fâché ou énervé ou embêté.

Tous les jours je me dis qu’aujourd’hui je ne lui parlerai pas une seule fois. Et tous les jours je craque. Ca fait chier.