Journal d'une boulimique.

"Et comme un échos qui s'endort, épuisé par temps d'efforts, tu l'aimes encore."

J’ai grossi. Enormément. Grosse comme je ne l’avais jamais été. Je retourne voir ma psy vendredi. Je sens que je vais pleurer. Pleurer tout ce que je retiens à longueur de journée au fond de moi. J’ai pas envie de craquer, mais je n’aurais pas le choix.

J’ai recouché avec Beni la semaine passée. J’ai revu Tom vendredi. On a passé une bonne partie de la soirée ensemble. Ca faisait longtemps que ça ne m’était plus arrivé. Ca m’avait manqué. Je me rend compte à quel point il me manque tous les jours. Aujourd’hui par exemple. J’ai passé une journée de merde à mon stage. Je crève d’envie de lui envoyer un message pour qu’on parle tous les deux. Parce que quand je lui parle ou que je suis près de lui, je n’ai plus de problèmes. Tout s’efface. Et quand je rentre chez moi après l’avoir vu, j’ai une énorme boule dans le ventre. Un manque atroce. Et j’ai peur. Encore et toujours peur.

Je mange trop. Je vomis trop. Je ne dors pas assez. Je suis en stage. Je bosse pour l’école. Je bosse pour me faire de l’argent. Et j’ai des cernes de malade. Je suis à bout.

Tom ne parle que de filles canons. Il peut pas vouloir sortir avec moi juste pour ça. Que va-t-il dire à ses potes qui me connaissent pas pour me décrire ? J’aime bien ses cheveux ? Je ne peux pas lui plaire tout simplement parce que je pourrais pas être la fille dont il parle en disant qu’elle est canon ou tout simplement qu’elle est jolie.

Et pour oublier ça, je mange.