Journal d'une boulimique.

"Les écureils de Central Park sont tristes les lundi."

Je n’ai plus vomis depuis… un petit temps. Depuis que je suis rentrée au kot ? C’est bien possible. C’est fou comme je me sens mal chez moi. Enfermée, traquée par mes vieux démons, pas à ma place. Je ne me sens pas à ma place ici non plus, mais c’est mieux. Je me réjouis de commencer les cours pour voir de nouvelles têtes, avoir une vie un peu plus structurée. Ne pas faire mon baptême, car ça ne sert à rien sauf à me détruire un peu plus. Et là, je peux être bien. Je le sens. Je le veux. Je me sens plus forte. Je peux m’en sortir toute seule. Sans l’aide de personne.

Faisons un bilan de l’année qui vient de s’écouler :

1. Tout d’abord, il y a eu Matthieu. Matthieu qui m’a détruite à petit feu, sans trop le vouloir, sans vraiment s’en rendre compte. Matthieu qui m’a fait perdre toute confiance en moi. Matthieu qui a été ma première "vraie" histoire d’amour. Le premier avec qui je me suis sentie entière, à ma place.

2. Puis Jean-Do. Quelqu’un a qui j’ai tenté de me raccrocher pour oublier Matthieu. Quand j’y repense, c’était complètement stupide. On reparle de temps en temps, et je ne comprend toujours pas comment j’ai pu vouloir ce type.

3. Benja. Lui aussi m’a détruite. C’était de sa faute et de la mienne. On jouait à celui qui serait le plus fort. Je pense avoir perdu. Même si maintenant lui semble toujours un peu sur cette histoire. Personnellement, moi, ça va. Quand je le revois et que je ne m’y attend pas, je n’ai plus ces tremblements dans tout le corps, le stresse qui monte et l’envie irrésistible qui me vient de lui parler, de l’avoir.

Bref, quand je repense à mon année, il n’y a eu que des mecs. Mais où sont mes études ? Où est ma musique ? Où sont mes livres ? Je me suis lancée dans des trucs complètement cons en perdant de vue mes priorités. J’ai passé de nombreuses nuits dans des bars à me faire du mal, avec des gens qui ne sont pas mes amis, avec des gens qui n’en avaient rien à foutre. J’ai l’impression d’avoir grandis. D’avoir eu besoin de cette année pour me rendre compte de tout cela. De ce qui en valait vraiment la peine, ou pas. Maintenant, Matthieu et moi on est ami. Quand je vois ses engueulades avec Joy (oui, ils se sont remis ensemble), je la plains. Qu’est-ce qu’il peut être invivable. J’ai maintenant l’impression que notre histoire ne s’est résumé qu’à ça : des engueulades pour des conneries parce que monsieur petait des cases. Je sais que l’on a tout de même passé du bon temps ensemble. Mais voilà, je ne le retenterai pas. C’est plus mon truc.

Cette relation m’a tout de même laissé des séquelles. Je ne me sens plus apte à rester avec elle. A m’ouvrir, à faire confiance, à aimer sans me poser de questions. Tout cela est bien trop terrifiant. Benja, je ne me suis jamais laissée aller avec lui. Et j’ai bien fait, je le reconnais, mais Bruno c’était pareil. Je ne pouvais pas avoir une relation autre qu’amicale avec lui. Je n’y arrivais pas. Et j’ai parfois peur de ne plus y arriver. De ne plus réussir à trouver le juste en milieu entre la fille distante et la fille accessible.

J’ai un peu divagué sur Tom ces derniers temps, mais ça n’était que des conneries. On ne peut être que potes. Je pense que c’est plus le côté inaccessible qui me plaît chez lui. Il y a plein de trucs qui ne collerait pas en y réfléchissant. Puis c’est… Tom.

Je n’aurais de toute façon plus le temps pour tout ça. Je vais commencer de nouvelles études que je ne peux absolument pas rater. Avoir des stages, étudier pour réussir en première sess. Puis il y a aussi le patro, je voudrais recommencer à nager (ça aussi j’ai négligé cette année), reprendre la musique, relire des lire. Ne plus passer mes temps dans un bar, car ça ne sert strictement à rien. Arrêter de faire des régimes de merde. Etre bien. Etre juste bien et cela, toute seule. Sans l’aide de personne.