Journal d'une boulimique.

Gilles.

Gilles est en train de perdre son grand-père. Gilles ne va pas bien. Gilles m’a fait comprendre qu’il tenait à moi. Malgré tout ce que l’on peut bien dire sur lui, Gilles est génial et c’est quelqu’un sur qui on peut compter. Plusieurs personnes me disent que j’ai tort de lui faire trop confiance. Tant pis, je fonce. Si jamais je me plante, je serais triste, mais c’est un risque à prendre. Gilles m’a "adopté" hier. Il a décidé de se créer sa propre famille. Il m’a dit que dans sa famille les gens ne scarifiaient pas. Que ça fait 3 mois qu’on se connaît et qu’il n’avait jamais vu. Que c’est sa mère qui lui a dit il y a deux- trois semaines. Il y a des gens comme ça que l’on veut sauver. C’est ce que je veux faire pour lui. Je veux être là pour lui. Même si sa connasse de copine ne le veut pas. De toute manière à part lui gueuler dessus et se prendre la tête avec, elle n’est pas bonne à grand chose. Ah si, peut-être lui tailler des pipes. A part ça… Enfin, il est bien avec, c’est le principal.

Hier soir, on s’est bourré la gueule. En fait, toute la journée et on a continué le soir. Comme la majorité de la semaine. Il était pas bien. Il a commencé à déprimer. "Je vais bien bordel. J’en ai marre d’être une tapette, d’être trop sensible et de pleurer pour rien. Je voudrais en avoir rien à foutre. De toute façon je ne suis qu’un raté. Je fais rien de ma vie. Avec mon frère qui réussi. Mon père à qui je ne parle presque plus. Mon grand-père qui se laisse crever et ma grand-mère qui se tue à la tâche pour lui." Je ne le vois pas du tout comme ça.

Je me suis évanouie dans sa cuisine en rentrant hier. Fatigue.