Journal d'une boulimique.

"Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise : Ils ont aimé."

Message de Bruno, 13/06, 22h20 :

Salut Callie,

Suite à ton (très pertinent) sms…

Il n’a jamais été question que je me foute de toi. Tu n’as jamais été, comme tu le dis, une "pauvre conne" dont je n’avais rien à foutre.

J’ai jamais voulu m’amuser avec toi, ça a été une histoire normale : tu rencontres qqn,cette personne te plait et tu sors avec, sans te poser de questions. Parfois, ces histoires évoluent et se renforcent. Parfois pas.

Je ne mets pas ça sur le compte de mes soucis actuels, mais ces derniers me font me remettre en question. Pour moi c’est clair, j’étais très bien avec toi, mais il n’y avait pas ce petit truc qui pouvait nous emmener plus loin, ça ne servait donc à rien de laisser trainer les choses.

Comme ça tu sais…

La manière maintenant… oui, je sais, j’aimerais m’en excuser 1000 fois mais voilà, il y a les choses pour lesquelles la maturité t’aide à agir, et celle pour lesquelles - visiblement - ça ne changera jamais.

Si tu veux qu’on en discute, que je te sonne demain ou qu’on aille boire un verre, il n’y a pas de soucis pour moi. Je n’étais pas prêt pour le faire, dimanche.

Je lui répondrais jeudi. Un peu d’attente ne lui fera pas de mal. J’irais sûrement boire un verre avec lui.

J’ai parlé à Matthieu aujourd’hui. Cinq minutes à tout casser. Il y a l’anniversaire d’un de nos amis communs en ville vendredi et je ne veux pas que ça tourne en guerre froide. Je lui en ai parlé. Il est d’accord. On ne sera plus jamais amis à mon avis et ça ne me fait pas de pincements. Un peu déçue, mais pas triste, pas de vide dans la poitrine. De toute façon, je ne saurais toujours pas. Pas tant qu’il sera avec sa pute. Je lui ai demandé s’il m’en voulait encore. Il m’a dit qu’il ne m’en a jamais voulu plus d’un jour, mais qu’il s’était dit qu’il valait mieux qu’on ne se parle plus pendant un petit temps. Il a eu raison. J’ai été clair avec lui : une part de moi veut le détester et lui en veut encore, mais une autre part se dit que c’est complètement stupide. Je ne suis pas encore prête à tirer un trait sur tout ce qui s’est passé. Je ne sais pas si j’y arriverais un jour. Mais ça me soulage un peu de savoir que l’on pourra se voir, se dire bonjour et peut-être se raconter deux ou trois blagues. Sans plus. Mais c’est déjà mieux que de se lancer des regards assassins et de s’éviter.

Titre : "Le lac", Alphonse de Lamartine.