Journal d'une boulimique.

"L'horloge tourne"

Plus de réponses de Bruno. Je lui ai laissé un message vocal qui disait qu’à son âge il me semble qu’on est assez mature pour au moins faire ça par téléphone. Je lui ai renvoyé un sms plus tard où je l’insultais quelque peu. Pas de nouvelles. Pauvre type. Je n’en reviens pas. J’ai vraiment l’art de tomber sur les gros cons.

Hier, j’me suis démontée. Gentillement. Je n’ai pas fini en pleurs. J’ai revu mon cousin Guillaume. Il va bien. Il va mieux. On a parlé de sa tentative. J’ai les images de lui se laissant tomber dans le vide et puis son corps qui se balance au bout d’une corde. Si les secours étaient arrivés quelques secondes plus tard, il y serait resté. Mais il est là. Il est vivant. Pas de séquelles physiques.

J’ai envoyé des messages à Benja aussi. Déjà c’est de sa faute. Si ce con ne m’avait pas envoyé un message dans l’après-midi, j’aurais rien fait. Puis Gilles qui me voit pété et qui m’envoie son numéro. Aurélia l’efface la première fois. La deuxième fois, je pense que c’est moi qui l’ai demandé. Pas sûr. Bref, Aurélia a renoncé. Ca a commencé comme ça :

- Tu sors pas ce soir ?

- Non je suis rentré à B.

- Dommage...

- Pourquoi ?

- Devine.

- T’as pas un mec ?

- Ca change quoi pour toi ? Et non, il m’a quitté ce matin. Je veux juste plus dormir toute seule. L’habitude...

- Pas grave demande à François.

- C’est toi qui me parlait d’habitude. Puis je veux pas baiser, mais juste pas dormir toute seule.

- Ok.

- Tu t’en fou sûrement en fait, mais voilà. Je déteste être seule.

- Ben j’ai seulement dit d’arrêté de m’agressé tout le temps.

Je ne répond plus rien. Je ne comprend pas le rapport entre cette phrase et le reste de la conversation. Quand j’observe ça sobre, je me rend compte tout simplement qu’il n’y en a aucun. Et il me renvoie beaucoup plus tard Tu viens dormir ?. Je dormais déjà. Aussi non j’aurais sûrement été. Avec ma grande connerie. Putain, mais il faut que j’oublie ce type. Que je passe à autre chose. Que je le supprime de ma vie.