Journal d'une boulimique.

Tu sais bien que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent.

Pourquoi est-ce que je suis attachée à Benja ? Pourquoi est-ce que je l’ai laissé rentrer dans ma vie, dans ma tête et dans mon coeur ?

Parce que je suis conne ? Trop facile.

Parce que je suis perdue ? Sûrement.

Parce que j’ai l’art de vouloir toujours tout compliqué, d’aimer la difficulté, l’inaccessible et que j’espérais (un peu) pouvoir le changer, être celle qui le calmerait, être celle qui aurait la chance (oui, la chance) de le retenir.

Parce que je sais que ça n’est pas un gros con, que tout ça n’est qu’un rôle qu’il se donne volontairement pour faire rire ses "potes", pour se protéger. Mais il change. Depuis qu’il est rentré de Tunisie, il n’est plus exactement le gros con d’avant. Il me l’a confirmé hier. Et j’espère qu’il continuera à me le prouver par la suite.

Parce que je crois en lui. Parce que je sais que c’est juste un type complètement paumé, mais pas fondamentalement méchant.

On a couché ensemble hier. C’était la dernière fois. Je lui ai dit que je m’étais attaché. Il était étonné. Je savais qu’il ne s’en doutait pas du tout. Je suis une pro pour le mensonge. C’est un fait. Je ne montre que ce que j’accepte que les gens voient. Je me conduis comme une salope parce que ça fait moins souffrir que de montrer ses sentiments.

Il a une copine. Qu’il a trompé avec moi hier. D’habitude, il s’en fou, mais là, il était mal. Je ne l’avais jamais vu comme ça. On voit que c’est une fille à qui il tient, mais pas assez pour être avec. Il le reconnaît lui-même.

Il est attaché à une autre. Une fille qui ne connaît pas sa réputation. Qui ne le juge pas. Qui le connaît comme il est vraiment.

Il était étonné que je le connaisse si bien, que j’en ai découvert plus sur lui qu’il ne l’aurait cru. Mais il n’est pas attaché à moi. Il m’apprécie, mais pas comme ça. C’était une des rares fois où on avait une conversation vraiment constructive, à coeur ouvert, sans ricanements et moqueries. Une vraie conversation. Il est encore plus remonté dans mon estime. Mais c’est fini. On ne peut plus coucher ensemble. Parce que moi je ne saurais plus après lui avoir dit ce que je ressentais et que lui en a marre des relations de ce style. Et ça me fait mal. Pas un déchirement énorme, pas comme un vide énorme que rien ne pourrait remplir. Juste un pincement au coeur, des larmes au bord des yeux et de la nostalgie.

On s’est engueulé comme jamais. Je l’ai giflé et il m’a empoigné. Je l’ai blessé. Je savais où toucher pour lui faire mal. Et ça a fonctionné. Un peu trop bien… Puis, d’un seul coup on s’est calmé et on s’est expliqué. On a parlé pendant deux heures dans son canapé.

Voilà. Maintenant c’est fini. Il va falloir passer à autre. Ca n’est pas plus mal, je ne pouvais pas continuer comme ça. Mais ça me rend triste.