Journal d'une boulimique.

"Je vais bien, ne t'en fais pas..."

Ma bonne résolution a tenu… moins de 24h ! J’ai été chez Benja hier. Vers 19h. On a couché ensemble. Encore. On a parlé. Plus ou moins sérieusement pour une fois. Il m’a reparlé du fait que j’avais du retard.

"On va être parents" avec un grand sourire.

"Non. Premièrement, si je suis vraiment enceinte et que je décide de le garder, JE serais maman. Ca n’est pas encore sûr que, toi, tu seras père. Deuxièmement, je ne le garderais pas."

"Tu veux tuer un petit être sans défense ?"

Chantage affectif. Il a raison en plus, je ne suis même pas sûr d’être capable d’avorter. Pourtant, je n’ai pas d’autres solutions. Si je le garde, même s’il m’assure le contraire, il ne l’assumera jamais. Ou alors juste les premières semaines parce qu’il trouvera ça drôle, mais il en aura vite marre. Et puis le gosse… Il va faire quoi avec des parents aussi instable que nous ? Génial. On va lui gâcher sa vie.

Enfin, je ne suis même pas sûr d’être vraiment enceinte. Même si après une semaine de retard, n’ayant pas de moyen de contraception, il y a de bonnes chances pour que cela soit ça. J’ai pourtant pris la pilule du lendemain. Mais à la dernière limite.

Putain. On verra.

Je suis revenue dormir chez lui le soir. Il n’était pas capable de faire quoi que ce soit. Il voulait que je m’endorme dans ses bras. Il n’est jamais comme ça. C’est depuis que je lui ai dit que j’aimais bien que François me fasse des câlins qu’il veut m’en faire absolument.

Tout s’embrouille dans mon esprit. J’essaye de me rappeler que ce mec est un gros con, qu’il ne peut pas du tout être sérieux et que tout ce qu’il dit est mensonge. Mais j’ai du mal à des moments. J’espère même parfois qu’il me fasse un sale coup pour pouvoir l’envoyer promener. Qu’il redevienne vraiment chiant et méchant pour pouvoir lui dire d’aller se faire foutre et que c’est fini. Pour pouvoir sérieusement me préoccuper de Pierre-Yves. Pour pouvoir me mettre bien avec quelqu’un.

Malgré ça, je suis toujours dans ma passe "je me sens bien". Enfin, je pourrais être mieux, mais plus mal aussi. Je me laisse juste vivre tranquillement en essayant de me prendre le moins la tête possible. Depuis que j’ai viré Matthieu de ma vie, c’est plus facile. J’ai comme un poids en moins dans ma poitrine. J’ai l’impression de moins y penser, que son image me hante moins. J’arrive enfin à le détester. A passer par la phase d’énervement.