Journal d'une boulimique.

"Il fait beau. La vie est belle. Ou du moins la vie est là, devant moi."

Enterrement de Mathilde aujourd’hui. Ca aurait pu être pire. Matthieu est resté avec moi. Il ne m’a pas lâché. Un truc tout con : on s’est tenu la main un moment : c’était horrible et agréable. Ca m’avait tellement manqué qu’il me touche. Notre relation est malsaine. Mon père a sûrement raison. Parce que ça n’est clair que pour lui. J’espère encore qu’il reviendra. J’en ai marre. Je m’en fou. C’est ce qu’il m’a dit vendredi passé qui me trotte encore en tête. "J’étais malheureux jusqu’à ce que je me mette avec Joy. C’est seulement depuis que je suis avec elle que j’arrive enfin à t’oublier. C’est de ta faute si on n’est pas ensemble maintenant." Il n’avait pas le droit de me dire ça. C’est dégueulasse. C’est dégueulasse. Je lui ai dit tantôt que je le remerciais d’avoir été présent cette semaine, mais que je ne pouvais pas lui sonner chaque fois que ça n’allait pas. Parce que, à la place de Joy, ça ne me ferait pas plaisir. Ca ne lui a pas fait plaisir. Il m’a dit que pour lui c’était clair. J’ai envie de lui gueuler dessus. J’ai envie de l’envoyer chier. De l’envoyer se faire foutre. De ne plus jamais le voir. De ne plus lui parler. Qu’il me foute la paix. Qu’il n’existe plus. Que ce "nous" n’ait jamais existé. Et pourtant, je sais que je le regretterais après. Fuck. Putain. Merde. Faut que je passe vraiment à autre chose. Il le faut. Il le faut. Et puis merde. J’en ai ras-le-bol. Il n’en vaut pas la peine. Je suis mieux sans lui. Avec lui, je n’aurais pas rencontré la moitié des gens que j’ai rencontré cette année. Et j’aurais raté une bonne partie de gens biens. Je retrouve ma pêche. C’est stupide de m’apitoyer là-dessus. C’est fini, c’est fini et puis tant pis. Je n’ai que 18 ans et encore plein de choses à vivre. Plein de gens à rencontrer. Plein de sorties à faire. Plein de délires à me prendre. Plein de rires, de peines, de bonheur, de saturations, etc. Je n’ai pas fini de souffrir. Je n’ai pas fini de rire non plus. Alors, en avant. Je vais me cogner à la vie. M’en foutre plein la pense et en bouffer, en bouffer de la vie. Vivre à en crever. A en crever de bonheur, de souvenirs et d’expériences. De milles expériences différentes. Bonnes et mauvaises. Ca fait du bien. Je me sens mieux. Je me sens en accord avec moi-même. Et je vais dormir calmement et heureuse pour la première fois de la semaine. Enfin.