Journal d'une boulimique.

"Elle dit oui, oui, oui..."

Je suis toujours dans mon état de bien-être. Je me sens bien. Je suis à 66,6 kg. Je pars de 72,8 kg. Ca contribue à me rendre bien. Je commence à aimer mon corps, à me trouver jolie.

Je ne me prend plus la tête. Jean-Do n’est pas sûr pour le souper lundi. J’annule, pas envie de me retrouver toute seule au kot un vendredi soir et je me trouve autre chose à faire. Pas de réponse ? Tant pis.

Matthieu m’a pris la tête hier en me reparlant de Joy, de notre relation (qui, je le rappelle, c’est tout de même terminée il y a 6 mois), en me disant que si je n’étais pas sortie avec d’autres gars quand il m’avait quitté, on serait ensemble maintenant. Sur le moment, j’ai pleuré. Et puis, ce matin, je me suis dit que même si c’était vrai, et bien tant pis. C’est trop tard, je ne peux pas revenir en arrière et que ça ne sert donc à rien de se torturer avec ça. Je lui ai juste dit que ça ne sont pas des choses à dire. Il s’est excusé, il était bourré. Une pote l’a embrassé hier et il était tellement saoul qu’il ne l’a pas repoussé tout de suite. Bravo, il a déjà trompé Joy en 2 mois de relation. Il a planté sa bagnole et ne s’en souvient même pas. Il s’est réveillé dedans sans se souvenir de la fin de sa soirée. Je lui aurais bien foutu des baffes.

J’avoue, le fait qu’il ai déjà trompé Joy me fait un peu sourire. Enfin, ça n’est pas grand chose d’un autre côté. Il me disait hier qu’il voulait qu’on s’entende bien (mouhahaha… n’importe quoi). Qu’il voulait que je sois heureuse parce que lui l’était. Puis que avec Joy ça ne durait jamais parce qu’il ne le sentait pas. Encore son problème de confiance…

Enfin, pour une fois, je ne suis pas complètement détruite par rapport à ça. D’habitude, je suis déprimée pour un mois, mais là j’en ai marre. Je l’adore, c’est un fait, mais je ne veux plus me prendre la tête pour lui. Je veux juste qu’on arrive à être amis et je commence à vraiment y arriver. Tantôt, il m’a encore fait une de ses blagues à la con et ça m’a énervé. Je me suis même dit que c’était une des choses pour lesquelles j’étais contente qu’on ne soit plus ensemble. J’arrive à être plus objective.

Avec Benja, bah je laisse faire. Je m’amuse. On se fait tourner en rond l’un l’autre. Ca m’occupe. Ce que j’aime quand on couche ensemble, c’est qu’après on parle sérieusement.

Je me sens bien dans ma peau. J’ai rencontré une fille, Fanny avec qui je me suis très fort rapproché en deux semaines. Elle est boulimique et s’est mutilé quand elle avait mon âge (elle a 21 ans). Ca fait du bien de pouvoir parler de ça avec quelqu’un qui te comprenne vraiment. Qui comprend ce que tu ressens. On a abordé ces sujets parce qu’elle a vu les marques sur mon bras. Elle, elle n’a plus de cicatrices. Certaines des miennes sont trop profondes pour disparaître. Elle seule peut alors comprendre pourquoi je retourne chez Benja. Parce que Benja a vu mes cicatrices et on en a parlé. Enfin, il m’a forcé à lui en parler. Il n’a jamais rien dit là dessus à personne et c’est entre autre pour cela que j’ai de l’estime pour lui. Malgré que c’est un des plus gros crétins de la terre, je ne le nie pas. Mais il m’a prouvé qu’il pouvait être aussi quelqu’un de bien. Enfin, ça n’était peut-être qu’un leurre. Je me méfie toujours de lui.

Je suis bien. Je veux que ça dure et je vais tout faire pour que ça soit le cas.