Journal d'une boulimique.

Ironic.

Après une longue réflexion, quelques avis et plus aucune nouvelle depuis lundi, j’en suis arrivée à la conclusion que Jean-Do me considérait vraiment comme un plan cul.

Je sais, deux jours sans nouvelles, ça n’est pas énorme. Pour un mec c’est d’ailleur normal. Mais expliquons…

Déjà, en revenant de chez lui dimanche, j’ai trouvé cela bizarre qu’il ne m’envoit aucun message de la journée avec le nombre de message qu’il m’avait envoyé en 5 jours. Mais je ne me suis pas trop posée de questions, après tout il était chez ses parents. Je lui en envois quand même un le soir pour savoir s’il survivait à sa gueule de bois (un mec malade est un vrai gosse qui est persuadé qu’il va mourir). Pas de réponse. Je n’y fais pas non plus attention. Lundi soir, je reçois un message où il disait qu’il n’avait pas eu trop le temps depuis dimanche et il me demandait comment ça allait. Je lui répond et de nouveau pas de réponse. C’était le baptême H.E.C. donc je ne me suis pas formalisée non plus. Mardi, je lui renvois un message pour voir s’il vivait toujours et de nouveau pas de réponse. Donc, en gros, plus de nouvelles depuis lundi.

En écrivant ça, j’ai l’impression de faire la fille super possessive. D’un côté, je suis possessive (soyons réalistes !), mais d’un autre, un gars qui vous envoie des messages pendant une semaine et qui du jour au lendemain ne vous en envoie plus aucun, c’est louche. Surtout que dimanche, il m’a demandé si ça me dérangeait s’il sortait avec sa bleuette lundi. J’ai dis que je n’en avais strictement rien à foutre (ce qui n’est pas totalement vrai, mais bon.. on est pas ensemble, il fait ce qu’il veut de sa vie).

Après avoir parlé avec un pote, la conclusion est qu’il m’a prise pour un plan cul. Bon, ça ne me dérange pas tellement, ce qui ne me dérange le plus, c’est qu’il n’a pas eu les couilles de me le dire. Franchement, est-ce que c’était la mort de me dire "Il n’y aura jamais plus rien entre nous après ce week end" à la place de "Si on couche ensemble, je ne veux pas que ça soit juste ce week-end". Ce qui manque au mec : de la franchise. Ce qu’il faut que je bannisse chez moi : ma naïveté.

J’ai toujours l’art d’idéaliser les gens. Je n’aime pas me dire qu’on me mente alors que c’est souvent le cas. Pourtant, cette fois-ci, je ne regrette pas mon week-end. Je me suis bien amusée et c’est clair qu’au lit c’est un dieu. Je regrette peut-être juste le fait qu’on ne couchera plus ensemble, ça c’est clair. Aussi non, pour une fois, c’est un gars qui a pris la peine de me parler, de me connaître un peu avant de me mettre dans son lit.

Je ne recherche pas quelque chose de sérieux. Je ne veux pas m’attacher à quelqu’un parce que Matthieu sera toujours dans un coin de ma tête (la preuve, j’ai réussi à appeler Jean-Do Matthieu...). Ce que je veux, c’est ressentir qu’on m’aime. Même si ça n’est qu’une impression. Je veux ressentir ce que je ressentais la semaine passée : quelqu’un s’intéresse à moi, quelqu’un s’intéresse à ce que je fais et ce quelqu’un me fait l’amour toute une nuit et me réveille le matin avec une étreinte. C’est ça dont j’ai besoin. Pas d’une relation dans laquelle je vais me lancer et m’éclater contre un mur.

De plus, soyons réalistes de nouveau, à quoi ça sert de me mettre dans une relation qui, je le sais, finira de toute façon par casser ? C’est se foutre de la gueule l’un de l’autre ! Je n’ai que 18 ans, ça n’est pas demain que je trouverais l’homme de ma vie.

Il est clair que, depuis que Matthieu m’a quitté, je me sens extrêmement seule. Il savait toute ma vie, on se connaissait par coeur. Je savais au ton de sa voix au téléphone ou rien qu’à sa tête quand je le voyais s’il était de bonne ou de mauvaise humeur, si on allait s’engueuler pour une connerie ou si le moment qu’on allait passer ensemble serait mémorable. Quand je suis rentrée à l’unif, je me suis retrouvée toute seule dans mon studio et dans mes cours. Je ne vois presque plus mon meilleur ami et Matthieu était la seule personne qui ne me faisait pas sentir seule. Et ça a été fini. Je me retrouvais seule le soir chez moi et pour passer le temps quand ça n’allait vraiment pas, j’allais me bourrer la gueule dans le carré avec une pote qui est maintenant casée. Mon autre pote avec qui je faisais la fête est elle aussi maintenant casée. Elles me parlent toutes les deux de leurs mecs. Une est complexée parce que son mec a une petite bite et l’autre vit le bonheur parfait. Ca ne me dérange pas de les entendre raconter les trucs de leur couple, je leur dois bien ça : je les inonde avec mes histoires de mecs d’un soir. Mais je me sens encore plus seule ! Heureusement qu’elles sont tout de même là, car ce sont elles qui me redonnent le sourire. C’est clair que niveau copine, avec elles, je suis bien tombée et je n’ai pas à me plaindre. Je suis bien contente de les avoir.

Jean-Do a fini par me répondre au message que je viens de lui envoyer.

Moi : Ca serait trop te demander d’oser au moins me dire que je n’étais qu’un plan cul ? Comme ça au moins ça sera clair.

JD : Non désolé j’ai pa eu une minute à moi… Je te sonne demain soir...

Moi : Ok si tu le dis. Après 19h30 parce que j’ai cours

JD : Pas de soucis… On en discutera

Il fait des progrès le petit : il a répondu. Maintenant, s’il ne me sonne pas demain je serais fixé : ce gars est un vrai con. Puis "on en discutera" ça annonce mal la chose. Ca annonce un "écoute je suis désolée, mais tu es tout de même trop jeune pour moi (mais ça ne m’a pas empêcé de coucher avec toi) et il vaut mieux en rester là" ou une autre connerie dans le genre. Après tout, ne vaut-il pas mieux en rester là ? Parce que ça n’aboutira de toute façon à rien.

Titre : Alanis Morissette - Ironic