Journal d'une boulimique.

Ce qui est génial avec les crayons, c'est qu'ils ressuscitent : il suffit de les tayer.

Ce que j’aime chez lui.
Ses mains avec de longs doigts fins. Des doigts de pianiste.
Ses bras. Surtout quand il joue de la guitare.
Sa tête ronde d’enfant. A 19 ans, on dirait que son visage n’a toujours pas réussi à perdre ses traits juvéniles. Des cheveux blonds légèrement bouclés. Des yeux bleus magnifiques dans lesquels j’évite à présent de me perdre. Son petit nez. Sa bouche et ses dents qui ne sont pas vraiment bien alignées. Il me fait penser à une petite souris.
Son torse. Les rares fois où j’avais réussi à m’incruster dans ses bras, j’aimais poser ma tête sur son torse.
Sa taille. Il est plus grand que moi d’au moins une tête. Il n’est pas vraiment musclé. Un peu maigre. Et pourtant à côté de lui je me sentais en sécurité. Pourtant, Jérémie une des dernières personnes assez bien foutue pour me défendre.
J’aime sa liberté. Son envie de tout voir, tout connaître, tout vivre. Et en même temps il est retenu par sa peur de souffrir, sa peur de s’attacher, de s’ouvrir.
J’aime ses idées et paris stupides et même parfois dangereux. J’aime sa façon d’être, de se foutre de tout et de rien à la fois. J’aime ses airs de gamins de 3 ans, ses remarques stupides. J’aime parler sérieusement avec lui. Lorsqu’il se confie, qu’il m’explique ce qu’il ressent. J’aime son rire, ses expressions de merde et ses blagues idiotes. J’aime sa voix que j’arrive encore à entendre. J’aime la façon qu’il a de me dire qu’il a besoin d’attention avec son sourire et ce regard entendu.
Je devrais plutôt parler à l’imparfait, car tout ceci est fini. Ca fait 3 mois que j’enfuis ces souvenirs au plus profonds de moi-même et pourtant, lorsque je les ressors, ils sont intact. Je vois toujours ses yeux bleus, les muscles de ses bras, son sourire. J’entend toujours sa voix, son rire, l’intonation spécial qu’il donnait à certaines expressions bien particulières.
Dans ces moments là, je me rend bien compte que je ne l’ai pas oublié et que j’en suis bien loin du compte. Par contre, je pleure moins et je vais quand même un peu mieux. Mais il me manque. Jérémie me manque. Nos discussions, nos prises de têtes, ses blagues stupides, sa liberté. Tout cela me manque, et bien plus encore. Lorsque je ne le vois pas pendant un certain temps, j’arrive presque à me persuader qu’il n’a jamais existé, que nous n’avons jamais rien eu en commun, mais quand je le revois, tous les sentiments que j’ai pour lui refont surface sans aucunes barrières pour les retenir.
Je viens d’effacer un message qui lui était destiné. Je voudrais qu’il arrête de me parler (les rares fois où il arrive à le faire) en regardant par terre. Il faudrait qu’on s’explique, mais je n’ose pas. J’ai trop peur que tout recommence ou qu’il m’envoie balader.