A la lisière des rêves, m'éteindre entre tes lèvres.
Aller voir le mur de Berlin, visiter Venise, faire du parapente, faire l’amour dans une douche, me retrouver au centre de l’océan, m’asseoir face à la mer, m’aimer un petit peu, dire ses quatre vérités à Jérémie, écrire une chanson à Benja, apprendre à faire de la guitare, voir l’Inde, regarder un orage, voir un dernier coucher de soleil à Laudun, sentir une dernière fois l’odeur de la pluie qui tombe sur les pins devant chez moi, chanter sur une scène, être heureuse, avoir mon permis, conduire sans but précis le plus loin possible seule ou avec des amis, connaître encore une fois le bonheur d’être à deux, passer au-dessus de Margaux, obtenir mon diplôme d’humanité, marcher sur la grande murail de Chine et à l’intérieur du palais interdit, apprendre l’anglais, visiter la totalité de l’Europe, voir l’originale de "Dyonisos portant Hermès enfant" attribué à Praxitèle et la "Victoire de Samotrace", passer une dernière soirée sur mon trampoline à admirer les étoiles et à chercher la grande ours, aller une dernière fois chez Jérémie et donc me réconcilier avec lui (réussir à être amis sans arrières pensées), aller boire le thé chez Matthieu, voir plus souvent mon filleul, faire l’amour avec un homme dont je suis amoureuse,...
Choses que je voudrais faire avant de mourir.
Coups de blues. Jérémie me manque. J’ai l’impression que Matthieu me prend vraiment pour une gamine. Je sors encore avec Jérome K. Peut-être pour de bon cette fois. Je vomis toujours. Je ne me suis pas à nouveau tailladé le bras. Les précédentes marquent sont déjà beaucoup trop voyante. De grosses lignes boursouflées rouge. Magnifique.
Je me sens vidée, perdue. Je ne sais plus trop où j’en suis. A l’école, les gens me tuent et je me coupe du monde. Encore. Je me sens mieux seule. Ca n’est plus moi. Je ne me reconnais pas. Après tout, c’est peut-être normal. Je m’exile, car j’ai peur. Je mange beaucoup trop et certaines personnes le remarquent. Leur réflexion là-dessus me mettent mal à l’aise et me renferment sur moi-même. Leurs questions me font peur, leurs blagues me blessent. Je les aime, mais n’arrive plus à leur montrer. Quand ils tentent de me repêcher de l’endroit où je m’enfonce, je les rejette, de peur qu’ils y arrivent réellement. Je voudrais crier à l’aide, mais refuse tout tentative de sauvetage. Je crois que je me complais dans mon malheur. Peut-être n’arriverais-je jamais à être heureuse.