Journal d'une boulimique.

Tu sais quoi ? Je vais m'en aller. Je vais partir longtemps, très longtemps. Puis un jour, je reviendrai. Et là, je verrai enfin si tu tenais vraiment à moi, ou si tu faisais juste semblant.

Au fait, j’ai été chez la PMS mardi pour voir les résultats de mon test d’orientation. Travailler dans le mannequinât (pas comme mannequin !), producteur, professeur dans le niveau de l’art,... des métiers artistiques en somme. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis un peu perdue. On me demande de m’imaginer dans 5 ans (ou 3), mais je me connais, d’ici là j’aurais changé 1000 fois de points de vue et d’avis. Alors m’imaginer dans plusieurs années… Je ne m’imagine déjà même pas l’année prochaine ! Si je me plante dans mes choix, c’est l’horreur ! Je déteste me tromper. Pour l’instant, je suis attirée par l’histoire de l’art orientation musicologie. Je voudrais étudier la musique.
Elle m’a demandé (la dame du PMS) si mes problèmes avec la nourriture s’était arrangé. Je lui ai dit que ça allait beaucoup mieux. Petit mensonge. Elle m’a posé une question bizarre : "Est-ce que ta psychologue t’a dit si tu allais avoir ce genre de problème toute ta vie ?" Non, elle ne m’a pas dit, mais j’aimerais bien lui poser la question. Sauf qu’à ce moment là, il faut que je lui avoue que je lui ment depuis plus de 6 mois. Et ça sera reparti pour des séance chez la psy toutes les semaines. Mais est-ce que ça va vraiment durer toute ma vie ? Je brule d’envie de lui demander. On verra comment j’irais ce jour là. Je déteste parler de nourriture avec les gens, elle le sait et donc insiste là-dessus pour essayer que j’exteriorise tout ce que j’ai sur le coeur, mais ça finit toujours en larme et j’en ai marre de pleurer. J’en ai marre ! Je suis boulimique, mais pour le moment je ne vis pas trop mal avec ça. J’arrive à me tenir en société. Je ne me renferme pas trop sur moi-même. Peut-être qu’il est possible de vivre avec cela normalement ? Et puis, pourquoi est-ce que tout le monde en fait un plat ? Je me nourris quand même, j’ai une vie sociale. Je suis une boulimique NORMALE, avec une vie, qui rigole, qui rit, qui pleure, qui fait des rencontres, qui sort,... En fait, tout va bien. Je peux très bien rester comme ça.

Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres., Marcel Proust