Journal d'une boulimique.

<< Ceux qui m'aiment me suivent et, je sais, toi, tu restes là. >>

J’ai encore été chez Jérémie hier. Pour une bonne raison cette fois : je devais aller rechercher ma veste. Il avait oublié de la prendre.
Ca c’est mieux passé. J’étais plus distante, moins sur la défensive, je prenais tout ce qu’il me disait à la légère. Ou du moins faisait semblant. Enfin, en tout cas, je me sentais plus à l’aise. Sa mère qui doit se demander quoi : elle ne m’avais jamais vue et là, ça fait trois week-end d’affiler qu’elle me voit. Elle a d’ailleurs demandé à Jérémie si on sortait ensemble. Tout bas, pendant que j’étais dans la cuisine, mais j’avais entendu. Il dit non, me voit revenir. Petit blanc dans l’assistance jusqu’à ce qu’il lache : "Moment gênant." Merci Jérémie, pas besoin de préciser.
Parfois, je dois me retenir pour ne pas lui sauter au cou et le tuer ! Je sais, c’est radicale, mais quand il vous place la phrase "De toute façon, si on est sorti ensemble, c’était juste parce qu’on avait tous les deux envies de sexe" six fois en trente minutes de six façons différentes juste pour essayer de me choquer et de voir ma réaction, ça use les nerfs à la longue ! Surtout que je suis obligée, à chaque fois, de prendre sur moi pour faire comme si je n’avais pas reçu une grosse gifle dans la figure. Je lui ai quand même rappelé une fois que si on avait eu tellement envie de sexe que ça, on aurait fait l’amour ensemble. "Moi, je te respecte. Tu ne te respectes pas, toi ?" Non, Jérémie, je ne me respecte pas. Si je me respectais, j’arrêterais de vomir mes tripes dans les toilettes après presque chaque repas et je ne coucherais pas avec n’importe qui !
J’ai été très tentée de lui dire ça pour que, pour une fois, ça soit moi qui le choque, mais je me suis dit que ça ne serait pas nécessairement une très bonne idée.
Je crois que maintenant c’est bien fini ces moments là où on se retrouvait tous les deux. Tant mieux et tant pis. Ca va me manquer, j’aime bien être comme ça avec lui, mais il faut que je prenne du recul si je ne veux pas devenir folle. Il veut s’amuser, sortir avec n’importe qui, n’importe quand. Juste avant de sortir avec lui, j’avais la même optique. Maintenant, j’ai du mal. En fait, je pense que je suis une salope. Il ne me reste plus qu’à essayer d’assumer.