<< La révolution est une forme d'art >> Alain Souchon
Premièrement, je prend trop de douches. Ah bon ? C’est nouveau ? Ca fait six que je prend des douches tous les matins et, subitement, maintenant c’est trop ? Escusez-moi de vouloir être propre.
Deuxièmement, je dois avoir choisis mes études après Noël, au plus tard à Pâques. Génial. Donc, si en juin je me suis rendue compte que je m’étais trompée, tant pis, c’est ça ? Ma grande soeur avait choisis fin aout et tous les ans elle n’arrêtait pas de dire qu’elle voulait changer d’études. Mais ça, évidemment, mon père l’a oublié. Comme beaucoup de choses.
Troisièmement, je suis une égoïste. Apparement, tout le monde doit tout faire en fonction de moi. Ca, ca me fait bien rire. Comme si c’était moi qui montait à cheval presque tous les jours de la semaine. J’ai trois petites soeurs et une grande soeur, mais qui est partie habiter la capitale où elle travaille comme prof de langues. Les trois plus petites ont chacune un cheval (oui, je sais, j’ai une famille de bourge) et donc doivent aller au manège presque tous les jours qui est à 10 minutes en voiture de la maison. Presque tous les week-end, il y en a une qui a un concours et donc, si je sors, soit je ne dois pas rentrer tard (aussi non je risque de les réveiller), soit je ne dois pas rentrer à la maison, soit je ne peux pas sortir parce que ça stress mes parents et qu’ils doivent bien dormir pour le concours de l’une ou l’autre le lendemain. Mais je suis une égoïste qui ne pense jamais qu’à moi !
Quatrièmement, je ne suis jamais à la maison et je ne peux donc pas discuter avec ma mère. Tout d’abord, je n’aime pas discuter avec elle parce que soit elle ne m’écoute pas et ramène tout sur l’équitation, les chevaux, le manège, etc… soit on finit par s’engueuler. Je l’évite donc un maximum et ne suis donc pas, éffectivement, beaucoup chez moi, mais quand j’y suis, elle n’est pas là. Elle est où ? Au manège.
Je fais de l’équitation aussi (une fois par semaine) et les chevaux ne me dérangent pas, mais il y a quand même autres choses que ces animaux qui sont en plus réputés pour être stupide !
Cinquièmement, mes petites soeurs se sont apparement liguées contre moi, ça fait toujours plaisir. Celle qui a deux ans de moins que moi a dit que j’étais égoïste, chiante et n’est même pas capable de débarasser une assiette et un verre d’eau.
Ma grande soeur me manque. Elle a vécu ça aussi, elle me comprendrait. La capitale, c’est super loin. Cette année, pour la première fois depuis… au moins sept ans ! elle vient au ski avec nous. On aura un studio pour elle, Morgane et moi. Ca risque de gueuler entre ma soeur et moi, mais ça va me faire plaisir de la retrouver ! De sept an mon aînée, on ne s’est pas toujours bien entendue, mais, face aux parents, on prenait toujours la défense l’une de l’autre. Surtout moi quand elle habitait encore à la maison, car elle avait mon âge et moi je n’en avais que dix. Les plus belles conneries, c’était elle qui les faisait à cette époque. Depuis que je suis gosse, j’ai des insomnies. Petites, j’avais la phobie de dormir. J’avais peur de ne jamais me réveiller ou qu’il m’arrive quelque chose pendant que je dorme et que je ne m’en rende pas compte, je lisais donc dans mon lit jusqu’à ce que je m’écroule de fatigue sur mon livre ou, si ma mère voyait de la lumière dans ma chambre et venait me retirer mes livres, je restais les yeux grands ouverts en m’empêchant par tous les moyens de sombrer dans un profond sommeil qui m’aurait empêcher de voir un éventuel danger. Aujourd’hui, je dois me battre pour dormir. Les seuls fois où je dors avant minuit, c’est quand je suis sortie l’après midi et que j’ai bu. Et encore, quand je m’endors vers minuit, c’est que j’ai de la chance. Je ne supporte pas être dans mon lit pendant des heures, n’ayant même plus la force de lire un livre, mais pas assez fatiguée pour m’endormir. Dans ces moments là, je pense beaucoup trop. Je réfléchis à toutes les situations qui me préoccupent, je les analyse et je finis par me mettre des doutes, des peurs en tête qui m’empêchent encore plus de dormir. C’est un sale cercle vicieux.
J’ai vu C-H. aujourd’hui. De loin. Heureusement, où j’aurais été lui mettre ma main dans la figure à mon avis. Je suis assez sur les nerfs en ce moment. Je recommence à me faire vomir et donc à manger des quantités de nourriture vraiment exagérées. Pas la force en ce moment de commencer à contrôler tout ça. C’est bientôt les examens, il faut que je me fixe la-dessus. Les problèmes de nourriture, ça sera pour pendant les vacances. Une chose en son temps.
Je me sens désespérement seule. Parfois, je repense à Johan. L’année passée, à cette époque de l’année, on était ensemble. Ca allait se finir un mois plus tard, mais ça, je ne le savais pas encore. C’était mon premier "vrai" copain, ça faisait quatre mois que l’on était ensemble et je me sentais extrémement bien avec. Quand ça c’est fini, pendant les examens, ça a été très dur. Je ne lui en veut pas, après tout ça n’allait pas trop de mon côté non plus, c’est juste que moi, contrairement à lui, j’ai continuer à m’accrocher. C’était avec lui que j’ai fait ma première fois. Je ne le regrette pas, c’était (et c’est toujours d’ailleurs) un garçon très gentil. Mon père ne l’a jamais vraiment aimé. Pas assez actif pour moi qu’il trouvait. C’est vrai que, maintenant, l’attitude passive de Johan m’énerverait, mais à ce momen-là, c’était vraiment ce dont j’avais besoin. On a passé, selon moi, cinq beaux mois. Il ne parlait pas beaucoup, contrairement à moi qui peut parler pour dix à la fois, mais ça n’a jamais créé un problème entre nous (sauf quand ça c’est fini, là il est devenu une vraie tombe. Essayez de parler avec une tombe !). Il savait pour mes crises de boulimie, ne m’en parlait jamais le premier, mais m’écoutait patiemment en me donnant son avis quand je n’étais pas bien. En fait, il m’a aidé à me reconstruire. Quand il m’a quitté, j’avais peur de recommencer mes crises à grande échelle, mais, étrangement, rien ne s’est passé. Enfin si, je me suis nourrie de danone nature sans sucre pendant un peu plus d’une semaine, mais petite à petit, l’appétit me revenait et je ne mangeais pas pour autant mal. Je mangeais même plutôt bien. J’étais mal, mais pas brisée.
Bref, c’est toujours quand on ne s’y attend pas que ces choses là arrivent.
Toi qui disais que tu m’aimais, comment c’était ?