Pour l’Amérique latine, mon billet est déjà réservé. J’ai pris un aller-simple pour Buenos Aires le 31 octobre. Quoi qu’il arrive. Même si je rate mon mémoire. Même si je ne finis pas mes études. Je pars. Pour une durée indéterminée. Loin de tout. Loin des pressions. Loin de ces cadres.
Je n’arrête pas de penser à la phrase d’une chanson de Saez : "Je suis un homme mort coincé entre quatre murs." C’est ce que je ressens pour le moment. Chaque matin, je me réveille avec une boule dans la poitrine et l’envie de pleurer. Chaque soir, je m’endors en espérant ne pas me réveiller le matin. Je suis épuisée. Je voudrais me réveiller quelques jours avant mon départ pour pouvoir tout préparer.
Quand je dis à mes amis que j’ai peur de ne pas y arriver, ils pensent tous au mémoire, à mes études. Ils me disent tous que ça va aller. Mais je ne parle pas de ça. J’ai peur de ne pas arriver jusqu’au voyage. J’ai peur de ne pas tenir le coup et d’exploser bien avant. Trois mois, c’est très court. Mais trois mois c’est également très long quand on ressent autant de sentiments négatifs. Et puis en plus, quand Pat me manque, ça n’aide pas non plus. Enfin, il n’est pas la raison de mon mal-être actuel. Je ne sais pas trop ce qui en est la raison.
Peut-être le fait de ne pas savoir ce que je veux. Je suis pleine de paradoxe en ce moment. J’aime Pat, il me manque, je lui en veux de m’avoir quitté mais j’ai besoin de partir faire ce voyage sans lui. J’ai besoin d’apprendre à me connaître mieux. Il y a des personnes autour de moi qui ont une passion ou un métier qui leur permet de tenir. Quand Pat est sorti de ma vie, je me suis rendue compte que je n’avais rien qui me retenait ici dans ma vie. Rien qui me poussait à me lever le matin.
Pour être honnête, je commençais déjà à m’en rendre compte avant notre rupture. Mes crises de boulimie revenaient en force et je n’arrivais pas à déterminer pourquoi. Notre relation se passait bien, j’étais amoureuse de lui. Ca n’était juste pas suffisant. J’avais besoin de plus. J’avais besoin d’un moteur qui ne dépende pas de quelqu’un. C’est ce qu’il se passe ici. Je n’ai pas de moteur. Hormis ce voyage, je n’ai pas de moteur qui me pousse le matin. Je passerai bien mes journées à dormir. Le seul projet qui me permet de tenir est de me dire que je vais partir avec mon sac à dos le 31 octobre, toute seule, explorer le monde pour une durée indéterminée.
]]>Deux petites choses pas très compliquées en soit. Il faut donc que j’arrive à mettre toutes mes autres préoccupations de côté pour pouvoir atteindre ces deux objectifs.
]]>Demain, donc, j’aurai 25 ans. Je serais toujours aux études, je serais célibataire, je serais toujours boulimique, j’aurai toujours des difficultés à apprécier mon corps, je ne saurais toujours pas ce que je veux faire de ma vie et je ne serais toujours pas tentée par les avenirs qu’on me propose. Je me sens bloquée. Je me sens seule. Un sentiment de solitude qui me bouffe. J’arrête d’essayer de le combattre. J’arrête d’essayer de ne pas être boulimique. Ca ne sert à rien. C’est qui je suis de toute façon.
Je suis fatiguée. Je suis en train de vivre les plus belles années de ma vie et je n’arrive pas à en profiter. J’ai tellement peur de ce qui vient après. J’ai pas envie de grandir. J’ai juste envie de continuer mes conneries et de faire la fête non stop. De me laisser m’enfoncer. De me laisser couler.
]]>Quand j’avais 17 ans, nous avions fait une soirée en tente dans le champ d’un de mes amis. Nous avions beaucoup bu. J’ai fini par aller dormir avec un de mes "amis". Je me souviens qu’on s’est embrassé puis c’est le trou noir. Je me suis réveillée le lendemain toute habillée dans les bras d’un autre ami (un vrai ami cette fois-ci). Il m’a expliqué que mon autre "ami" était sorti de la tente hier soir et avait dit à tout le monde que nous avions eu un rapport sexuel. Mon ami est venu voir dans la tente et j’étais en train de me rhabiller en pleurant. Je l’ai supplié de ne pas me laisser dormir toute seule. Apparemment, j’aurais pleuré encore pendant une heure avant de m’endormir. Je me souviens de ce sentiment de honte. Je me souviens avoir eu envie de vomir chaque fois que je voyais mon autre "ami" pendant les mois (voir les années) qui ont suivis.
Aujourd’hui, je me pose la question : est-ce que je peux/dois qualifier cet incident de viol ?
Ces derniers temps, je n’arrête pas de me ressasser cet incident dans ma tête et sur les conséquences que ça a eu sur mon estime de moi et ma sexualité.
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Je me suis faite opérée ce week-end de l’appendicite. J’ai sonné à Pat avant d’aller aux urgences pour voir s’il travaillait mais il était en France. J’ai donc été dans un autre hôpital. Lundi et aujourd’hui il a pris de mes nouvelles, se tracassant pour moi, allant jusqu’à me faire un peu la morale pour que je reste tranquille.
Ca me touche ce type d’attention mais ça me rend également très triste. Je me rend compte qu’il me manque, que je voudrais qu’il soit près de moi, que j’ai envie de recommencer quelque chose avec lui. Bref, que je suis toujours amoureuse. Rien que de l’écrire, j’en ai les larmes aux yeux.
Dès que j’ai de ses nouvelles, ca me fait regretter de lui avoir dit qu’il ne devait même pas essayer de revenir, que de toute façon je ne le reprendrais jamais.
Rien qu’en écrivant, je me rend compte de ce que je dois faire. Je vais lui écrire une lettre. Je vais lui écrire que je l’aime toujours, que même si je suis contente que l’on soit en bon terme, ce type de contacts est difficile à vivre pour moi. Que je regrette de lui avoir dit ça, même si je pense qu’il doit régler des choses de son côté avant qu’on puisse reconstruire quelque chose.
En écrivant ça je me rend à nouveau compte que si ça se trouve lui, il n’en est pas du tout là. Si ça se trouve, il fait juste ça de manière amicale et ne voit pas du tout le côté bizarre de la situation.
Bon non, en fait la meilleure manière de régler ça, c’est de considérer cette histoire comme terminée ! Arrêter de croire qu’il doit revenir ou que je dois aller le rechercher. Après tout, c’est lui qui m’a quitté. C’est à lui de revenir vers moi. Ca ne sert à rien d’aller me planter devant lui et le supplier de me reprendre. Et s’il n’a juste pas le courage de venir me rechercher alors qu’il en a envie, ben c’est triste, mais je ne vais pas le prendre par la main toute notre vie.
Puis merde quoi, c’est lui qui a pris cette décision pour nous deux. Oui je trouve ça con comme situation. Mais je ne saurais rien y faire. Je vais laisser couler et s’il me recontacte encore, je mettrais les points sur les i. Maintenant, vis-à-vis de lui, j’avance !
Deuxième chose qui me prend la tête : Ciril. Bon. Je l’aime bien. Mais il ne me voit que comme une amie. Et j’ai bien renforcé cette friendzone aussi. Je lui parle de Pat, des mecs que j’ai ramené. Bref, je n’arrange pas mon cas. Maintenant, à moi de voir ce que je veux : ami ou plus ? Il faut que je prenne cette décision et que je m’y tienne. Le seul truc, c’est que si je décide plus, je risque de le perdre et de ne plus le revoir. A voir ce que je suis prête à faire.
Je vais choisir la voie amitié.
La solitude sera plus facile à gérer. De plus, je compte toujours partir pour une durée indéterminée.
]]>Sinon, j’ai revu Pat. On a été boire un verre tous les deux pour pouvoir mettre les choses à plat. Ca c’est très bien passé. On a discuté pendant plus de deux heures de tout et de rien. On a un peu abordé la rupture aussi. Conclusion ? Je suis toujours amoureuse de lui. Il me manque. Notre relation était géniale. Mais il a toujours des choses à régler de son côté et j’ai des choses à réaliser avant de pouvoir m’investir dans quoi que ce soit de sérieux. Voilààààà. Life sucks. Love sucks.
Sinon Ciril (oui avec deux i et pas de y), ben c’est mon pote. Plus j’apprends à le connaître, plus il me plaît et plus je suis sa pote. Relationship sucks.
Je me réhabitue à la solitude sinon. Je ne me sens plus obligée de faire mille trucs pour ne pas craquer et pleurer pendant trois jours. J’apprends à être heureuse avec moi. Je suis la seule personne avec qui je serais obligée de vivre toute ma vie après tout. Ca a un côté rassurant comme pensée. Le fait que, vu d’un certain point de vue, je ne serais jamais seule. Je m’aurais toujours, moi. Ma plus grande bataille mais ma plus grande force aussi.
Je continue tout doucement mes recherches pour partir en Amérique latine. J’ai commencé à apprendre l’espagnol.
Je veux avoir fini cette année d’étude. J’en ai marre. Je n’avance pas dans mes révisions. Je n’ai jamais été aussi peu productive. Vivement la fin !
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Donc oui, ce gars m’a clairement installé confortablement dans la friendzone. Et pour le moment, ça me suffit. J’ai besoin de le connaître plus. Et je me dis que, avec un peu de chance, il s’installera dans ma friendzone aussi. Pour le moment, je ne vois que les aspects positifs de sa personne. Premièrement, physiquement, il est très, très agréable à regarder. Mais hormis ses attraits physiques, il a énormément de discussion, sur tout. S’il ne connait pas bien un sujet, il va se renseigner et m’envoyer des liens pour confirmer (ou infirmer) ses arguments. Il accepte le fait qu’on ne soit pas d’accord. Il veut voyager. Malgré son côté plutôt timide, il est sociable. Il est gentil sans pour autant être naïf. Il aime faire la fête sans pour autant que ça soit son mode de vie. Il écoute. Sa chambre n’est pas un gros bordel d’ados mais est plutôt, au contraire, bien rangée (sans que ça soit non plus avec un côté maniaque).
Trois problèmes se posent à toutes ces qualités :
- il ne me voit que comme une amie (mais je pense que ça pourrait changer avec le temps) ;
- il n’a pas vraiment l’air de savoir ce qu’il veut ;
- je ne sais pas ce que je veux.
C’est donc une bonne chose que nous ne soyons qu’amis.
Je crois qu’il faut que je parte, que je voyage. Toutes mes angoisses se dissoudraient si je voyageais. Ca serait une sorte de fuite, mais quelque chose de constructif. J’ai toujours eu envie de partir seule en sac à dos. C’est maintenant que je dois le faire où jamais. Quand j’étais avec Pat, je commençais à angoisser de me réveiller 10 ans plus tard et de regretter de ne pas avoir fait tous les voyages dont j’avais envie. D’ailleurs, j’avais commencé à lui parler du fait que je voulais partir un mois sans lui. J’avais dit un mois parce que je ne me sentais pas capable d’être loin de lui pendant plus longtemps et qu’une relation à distance ne m’intéressais pas. Mais en vrai, je voulais partir beaucoup plus longtemps. Je veux partir sans avoir de dates de retour. Revenir parce que j’ai fait le tour de ce que je voulais, parce qu’il est temps pour moi de rentrer et de commencer ma vie d’adulte.
Je vais avoir 25 ans ce 30 mai. Quand je dis aux gens que cela m’angoisse, beaucoup se moque de moi. Beaucoup sont plus âgés et n’ont eu aucun mal à passer ce cap. Ce qui m’angoisse, c’est que j’aimerai me marier et j’aimerai avoir des enfants au début de la trentaine. Il ne me reste donc plus que cinq ans pour réaliser toutes mes envies de voyage en solitaire et pour trouver l’homme avec qui j’aurai envie de construire ma vie. Bref, c’est assez court. Et tant que je ne me serais pas réalisée seule, je ne pourrais pas avancer dans ma vie à deux. Je chercherai toujours des hommes qui ne savent pas ce qu’ils veulent pour être sûre de ne pas me retrouver coincer dans une relation que je finirai par détester.
Bref, je crois que je vais partir en Amérique latine.
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Je vais bientôt finir mes études. En septembre, si tout se passe bien, je devrais être diplômée. Si je rêve de ce jour pour pouvoir enfin être totalement indépendante de mes parents et pour pouvoir gagner vraiment ma vie, j’en ai aussi extrêmement peur. J’ai peur de l’avenir. J’ai peur de ne pas pouvoir planifier ce que je ne connais pas. La planification, c’est mon truc. Toujours avoir le contrôle. Aussi non, c’est l’angoisse assurée. Et là, je n’ai aucun contrôle. Quand je m’imagine bloquée dans un boulot pour dix ans, avec des crédits à payer, un loyer,... J’ai une boule qui vient bloquer mon oesophage. C’est comme ça que la crise d’angoisse commence. Rien qu’en écrivant ça, cette boule revient m’oppresser.
Pourtant, il faut bien que je les termine ces études. Je ne vais pas rester dix ans dedans et en plus, j’ai vraiment envie d’en être débarrassées. Je suis en train de chercher les dernières sources énergétiques au sein de mon être afin de les dédier à ça. Ca ne va pas être facile, mais ça n’est pas la première chose difficile qui m’arrive.
Pat. Depuis que c’est terminé, je suis sortie avec plusieurs gars. Certains plus intéressants que d’autres. J’ai espéré que ça puisse fonctionner, tout en étant incapable de m’engager. Ca, c’est mon côté qui aime les paradoxes. J’avais envie que certains gars, que un gars en particulier en fait, me court après, qu’il me supplie qu’on se mette ensemble. Et qu’on le soit vraiment. Tout en sachant que, un jour, ça finirait par exploser parce que, autant ce gars me plaisait, autant j’aime toujours Pat. Il me faudra plus de 2-3 mois pour passer outre ce sentiment.
Pat me manque. J’étais déjà un peu perdue sur la fin de notre relation parce que beaucoup de questions me venaient à l’esprit et je ne savais pas comment j’allais pouvoir concilier certaines de mes attentes avec notre relation. Cela me faisait extrêmement peur. Peur de le perdre et peur de me réveiller dans dix ans en le détestant parce que je serais passée à côté de certaines choses que je voulais absolument faire. Des choses que je voulais faire sans lui. Aujourd’hui, j’aimerai le voir pour pouvoir discuter avec lui de mes projets, connaître les siens. Souvent, quand je m’endors, je l’imagine me prendre dans ses bras et me dire que tout ira bien, quoi qu’il arrive.
Je l’aime toujours et je l’aimerai encore pendant un bon petit moment. Ca ne sert à rien que j’essaye d’effacer ce sentiment dans les bras d’autres gars. On ne supprime pas des sentiments comme ça. Maintenant je peux vivre avec. Ils ne me tuent pas petit à petit. Je suis plutôt reconnaissante de la relation qu’on a eu. Elle m’a fait grandir. Elle m’a fait évoluer, sans pour autant me faire souffrir. J’ai pu être la personne que j’étais avec lui. Cela m’a appris à m’assumer et à m’aimer un peu plus.
Je ne sais pas comment lui se sent par rapport à moi. Je ne sais pas s’il a toujours des sentiments ou s’il est passé à autre chose. Je n’ai pas envie de savoir. Cela ne me regarde plus. Malheureusement.
Cette fin de relation m’a fait me rendre compte que je voulais une vie de famille. Je veux des enfants. Je veux être maman. Je veux pouvoir construire quelque chose avec quelqu’un. Qu’on le fasse ensemble. Mais j’ai peur également d’être maman sans pour autant avoir réalisé toutes mes envies. Toutes ces choses que je ne pourrais plus faire en élevant des enfants. J’ai besoin de les réaliser avant de rencontrer quelqu’un avec qui je pourrais être vraiment bien et construire ma vie. C’est ça qui manquait à ma relation avec Pat. Pas grand chose, presque rien, juste qu’on soit prêt à construire notre vie ensemble. Cela me rend triste, même si je sais que je ne pourrais rien faire contre ça.
Ma collocation. Mes trois collocs veulent partir en septembre pour diverses raisons. Cela me rend triste parce que je passe de bons moments avec eux et notre collocation se passe très bien. Du coup, si je veux rester, il faut que je trouve trois nouvelles personnes, ce qui m’angoisse pour différentes raisons. Comment trouver des gens avec qui cela se passe aussi bien ? Il y a un problème d’humidité dans la maison et les proprios sont assez lents pour réagir. Je n’ai pas envie de mentir à des gens qui vont finir par me détester toute l’année. Et si je pars, on doit rendre notre préavis fin mai, ce qui ne me laisse pas énormément de temps pour me décider.
Cyril. Ce gars est trop bien. Pour la première fois depuis très, très longtemps, je rencontre un gars super bien avec qui je ne veux pas qu’il se passe quelque chose. Comprenons-nous bien : il me plaît. Je l’imaginerai bien être l’homme de ma vie par exemple. Rien que ça. Mais je ne voulais pas tenter quelque chose avec lui parce que premièrement, Pat est encore trop présent dans ma tête. Deuxièmement, si je me met dans une relation maintenant, je sais que ça ne durera pas. J’ai encore trop de questions sur moi-même à régler avant de tester quoi que ce soit avec quelqu’un. Et je ne voulais pas d’une relation comme ça avec Cyril. Je parle au passé parce que, de toute façon, il a compris que je l’aimais bien et m’a gentillement placé dans ce tendre espace qu’on appelle la friendzone. Bref, un mal pour un bien. Depuis cet épisode il n’est pas devenu distant. On se voit et on se parle autant qu’avant. Ce qui est une bonne chose. On parle de sujets dont je ne parle pas souvent. Il me pousse à réfléchir sur moi-même. Tout ça s’en rendre compte, bien évidemment. Ce qui est parfois très fatiguant et d’un autre côté, je sens que j’ai besoin de ça maintenant.
To be continued…
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"Je suis pas bien dans ma tête, maman. J’ai perdu le goût de la fête, maman. Regarde comme ta fille est faite, maman. Je ne trouve pas de sens à ma quête, maman."
Louane - Maman
Les même phrases tournent en boucle dans ma tête. Ca en devient épuisant. Mais pas assez épuisant pour me laisser dormir apparemment…
Je suis grosse. Personne ne peut me trouver attirante. Même pas mon mec qui ne m’a plus touché depuis trois semaines.
J’ai bientôt 25 ans. Bientôt 10 ans que je suis boulimique. 10 ans de psy et je ne suis même pas capable de m’en sortir. Pourtant je me bat, je vous jure que je me bat ! Ca n’a pas l’air de fonctionner.
Je n’arriverai pas à finir mes études. Je suis fatiguée. Je n’ai ni la motivation ni le courage. Je ne vois juste pas l’intérêt d’avoir mon diplôme. Je finirai de toute façon par faire un boulot que je n’aime pas et qui me tuera à petit feu.
Je ne suis pas capable de gérer une relation de couple. On finit toujours par se lasser de moi. Je viens de réaliser que j’étais le prototype de la "fille à problèmes", la meuf ultra chiante que je déteste dans les films.
Je ne saurais pas élever d’enfants. J’ai déjà du mal à m’occuper de moi. Mes relations de couple ne durent jamais plus d’un an. Je me déteste plus de la moitié du temps. Je rendrai mon enfant complètement névrosé. Plutôt mourir qu’il ne devienne comme ça.
J’ai aucun projet. Je ne sais pas où je vais. J’ai pas envie de me lever le matin.
Je suis juste tellement fatiguée. Je voudrais que ces pensées arrêtent de tourner. C’est trop dur.
]]>Bientôt trois ans que nous ne sommes plus ensemble. Quand je te croise, j’ai l’impression que c’était hier. Tu m’ignores toujours et je t’évite. Avec un peu de chance, dans quelques années nous ne nous reconnaîtrons même plus. Cependant, je pense qu’on n’oublie jamais la tête de l’un de ses fantômes.
Je t’ai beaucoup observé hier, me demandant ce que je ressentais. J’ai un peu du mal à me décider sur mes émotions. Beaucoup de tristesse principalement. Je pense. Un brin de nostalgie. Qu’est-ce que j’ai pu t’aimer. Qu’est-ce que j’ai pu te haïr.
A un moment, tu as pris Sophie dans tes bras et elle fut un peu hésitante. Comme si vous veniez de vous disputer. Je me suis dit que je ne voulais plus jamais ça. Je ne veux plus jamais me disputer à chaque soirée avec mon copain. Je ne veux plus me sentir en insécurité parce que je ne lui fais pas confiance. Je ne veux plus lui trouver des excuses à chaque fois qu’il me fait du mal.
J’ai longtemps cru que c’était ça l’amour. Ce que j’ai ressenti pour toi - et ce que je ressens encore parfois. Mais c’est juste une sorte d’attachement néfaste. Je me souviens qu’après t’avoir quitté, j’ai cherché du réconfort auprès d’un ami. Je n’ai cependant pas réussi à ce qu’il me touche. Et m’imaginer dans tes bras me donnait envie de vomir. J’étais emprisonnée. Emprisonnée dans un monde dans lequel tu ne pouvais plus exister et qui n’avait plus d’intérêt sans toi. Ca n’était pas de l’amour mais de l’aliénation.
Merci de m’ignorer. N’hésite pas à continuer. Cela me permet d’avancer.
Callie.
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Il est venu à une soirée dans mon village. Presque un affront. Bientôt trois ans que nous ne sommes plus ensemble, près de trois ans qu’ils évitent toutes les soirées aux alentours du village dans lequel je vis.
J’étais avec une copine quand je l’ai vu. Je lui ai serré le bras et elle m’a dit que je devais toute blanche. C’était comme si j’avais vu un fantôme. Je suis passée à côté de lui comme s’il n’avait jamais existé. Plus tard dans la soirée, j’ai croisé sa copine qui m’a dit qu’ils - c’est-à-dire elle et lui - m’avait vu passé au moins cinq fois et que je n’étais pas venu leur dire bonjour. Je lui ai répondu qu’il aurait fallu m’appeler : je serais venue dire bonjour.
Pour rappel, dernière fois que Chris m’a adressé la parole c’était il y a deux ans : il m’a gueulé dessus au milieu d’un festival en me traitant de salope et de connasse. Je l’ai croisé un an plus tard, c’est-à-dire l’année dernière et quand j’ai voulu venir dire bonjour, il a entrainé les gens plus loin.
Et sa copine qui en rajoute…
Je n’arrive pas à lui en vouloir. Je me met à sa place. Je connais Chris. Il a sûrement réussi à la monter contre moi, comme il l’a fait pour moi avec ses ex. Et je me sentais plus forte en étant sa copine super cool qui se dressait contre ses ex avec lui. J’étais tellement naïve.
J’ai beaucoup de chance qu’il m’évite. Je m’en rend compte. Ca me déchire un peu à chaque fois, mais c’est également plus facile. Je l’observais de loin et je me rendais compte que, dans son entourage, il y avait toujours des ex à lui qui n’ont toujours pas réussi à avoir une relation saine depuis lui.
]]>J’ai réussi ma première année de master à 78 crédits. J’ai entrepris une nouvelle thérapie pour vaincre ma boulimie. J’ai un nouveau copain qui me mérite. Je ne m’épuise pas dans un boulot que je déteste pendant mes vacances. Je suis bien entourée, amicalement et au niveau familial. Je vais m’émanciper et quitter le nid familial.
Ma vie est belle. Je l’aime.
Je vais, tant bien que mal, essayer d’expliquer point par point.
J’ai réussi ma première année de master à 78 crédits.
J’ai repris en septembre, après mon bac d’assistante sociale, un master en sociologie. L’année de passerelle n’existant plus, je devais passer 78 crédits cette année au lieu de 60. Quelques personnes me disaient que ça ne pouvait pas être possible, que j’allais devoir reporter des cours à l’année prochaine ou du moins, avoir une seconde session.
Je me suis encore montrée que, malgré la pression, j’ai réussi à montrer à tout le monde que je pouvais réussir en première session, tout en faisant une distinction. Tout en ayant une vie sociale active. Tout en entreprenant une nouvelle thérapie (éreintante) sur moi-même. Tout en devant gérer une nouvelle relation amoureuse. Tout en travaillant comme étudiante à côté.
J’ai réussi. Cette année est une une réussite. Ca n’a pas tous les jours été facile, mais je n’ai pas baissé les bras et je me suis battue. Et j’ai réussi.
Je pars confiante pour l’année prochaine.
J’ai entrepris une nouvelle thérapie pour vaincre ma boulimie.
La boulimie. Mon fléau. Mon démon. Mon corps.
Je me bats contre elle depuis l’âge de mes 15 ans. J’en ai aujourd’hui 24 et le problème n’est pas encore réglé. Cependant, cette année, j’ai décidé d’arrêter de croire que tout allait disparaître lorsque j’aurai perdu du poids, lorsque j’aurai un copain, lorsque j’allais réussir, lorsque je serais partie de chez moi,... Ou encore d’autres nombreuses raisons.
Je me suis rendue compte que j’allais devoir prendre la maladie à bras le corps et me battre contre elle un peu tous les jours. J’ai donc entrepris une nouvelle thérapie en plus des visites à ma psychiatre.
Cela a été dur, cela l’est toujours par moment. Mais j’accumule de plus en plus de petites victoires qui permettent de me reconstruire. Et ces victoires, je ne les dois qu’à moi-même. Parfois, j’ai envie d’abandonner. Je me rappelle le chemin parcouru, je m’accorde une pause dans ma bataille et que je reprend la guerre contre mes démons.
J’ai parfois envie de le crier au monde entier, de dire : "Je me bat les gars et je n’abandonnerai pas. Et ce que je fais, c’est juste pour moi."
Je réapprend à manger. J’apprends à m’aimer.
J’ai un nouveau copain qui me mérite.
Je suis avec Patrick depuis presque quatre mois. Notre relation est donc récente. Et je suis en train de tomber amoureuse. D’habitude, je n’ose pas dire ce genre de chose parce que j’ai peur que cela me porte la poisse. Mais ce sont les faits : je tombe amoureuse de lui. Même si j’ai peur d’être blessée, je sais que je n’en sortirai pas anéantie. Parce que c’est un homme bien. Parce que j’ai de la chance d’être avec lui. Parce que pour une fois, je suis avec quelqu’un qui se soucie autant pour moi que je me soucie pour lui.
Nous sommes très différents dans notre façon de gérer la vie. Patrick, c’est la force tranquille. Moi, je suis l’hypersensible, l’écorchée vive qui peut parfois recevoir les évènements de la vie en pleine face.
Un jour, je me suis effondrée devant lui. Je lui ai dit que j’étais effrayée, que je ressentais trop de choses et que c’était difficile pour moi de gérer tous ces sentiments. Il m’a écouté. Et il m’a dit : "Je ne comprend pas comment tu arrives à vivre avec une telle pression sur tes épaules". En le regardant, j’ai tout de suite su qu’il ne me jugeait pas, mais qu’il m’admirait.
Il comprenait que je devais me battre jour après jour avec mes sentiments souvent trop fort pour ma petite personne. Il comprenait que je ne lui demandait pas de venir me secourir. Il comprenait que j’étais forte, que je n’avais pas besoin de lui. Il comprenait que si je lui en parlais c’est que je lui faisait confiance et que j’avais juste besoin de vider mon sac. Il comprenait que je n’avais pas besoin d’un sauveur. Il comprenait et il me respectait.
En ce moment, il est parti rejoindre sa famille en Normandie pendant 10 jours. Il me manque. Mais ça n’est pas déchirant. Je ne me demande pas toutes les secondes ce qu’il fait. Je ne me tracasse pas si je n’ai pas de ses nouvelles pendant un jour ou deux. Je sais qu’il pense à moi. Je lui fais confiance. Il me manque, je me réjouis de le revoir. Mais j’espère surtout que quand je le reverrais, il me racontera qu’il a passé une semaine géniale à revoir sa famille et ses amis.
Parce qu’il me rend heureuse. Parce que j’ai envie qu’il le soit lui aussi. Parce que c’est ça un couple qui fonctionne : vouloir le bonheur de l’autre. Et il m’apporte une partie du mien.
Je ne m’épuise pas dans un boulot que je déteste pendant mes vacances.
Bon. Ce point n’a pas vraiment besoin d’explication. Après cinq ans à avoir bossé comme une folle dans un resto pour une patronne ingrate, j’ai trouvé un nouveau boulot d’étudiant bien payé, avec des horaires léger et au sein duquel on ne me met pas la pression.
Je suis bien entourée, amicalement et au niveau familial.
Je vais m’émanciper et quitter le nid familial.
]]>Là, je ne comprend pas. Elle me parle de Chris. Je lui répond que Chris était certes un peu manipulateur, mais pas de là à être un manipulateur pathologique. Elle m’a regardé avec un air dubitatif et m’a conseillé de faire un test qui est facilement trouvable sur internet : il y a trente affirmations et si Chris répondait à au moins 15, c’est qu’il était effectivement un pervers narcissique.
J’ai fait le test. L’attitude de Chris répond à 20 critères sur les 30. Le test précise bien qu’il y a des degrés divers et je ne pense pas que Chris était dans les extrêmes. Cela explique cependant tellement de choses. Mais je comprend aussi pourquoi je n’ai pas pu ouvrir les yeux avant. Cela m’aurait tellement détruit : le seul mec dont je suis vraiment tombée amoureuse était un pervers narcissique. C’est-à-dire que, malgré tout ce que je pouvais croire, il ne ressentait rien pour moi. Tout n’était que du vent.
Si je m’étais rendue compte de cela plus tôt, j’aurais été anéantie. Aujourd’hui, je suis plutôt rassurée. Ca confirme ce que je pressentais : ça n’était pas moi qui avait un problème. Rien n’était de ma faute dans toute cette histoire. Ca explique la difficulté avec laquelle j’ai eu de m’en détacher. Ca explique tout. Ca explique ses différences de comportement.
Deux ans après, j’ouvre enfin les yeux. Mieux vaut tard que jamais ! Etrangement, le fait de savoir que tout ça n’était pas réel, cela me fait du bien : un autre homme pourra supplanter Chris vu que ce que j’ai vécu avec lui n’était pas "réel". Chris n’était que du vent.
Je me sens capable de le croiser et de ne plus avoir mon estomac qui se retourne. Je me sens comme libérée. Je me sens enfin capable de pouvoir avancer et de ne plus avoir sans cesse besoin de comparer (souvent inconsciemment, mais comparer quand même) les mecs que je rencontre avec lui.
Bonheur.
]]>C’est là que j’ai commencé à comprendre : la capitale de mon pays se fait attaquer. Par qui ? Perso, je m’en fous. En tout cas, ce que je voudrais d’abord savoir c’est : est-ce que mes proches vont bien. J’ai d’abord envoyé un message à ma meilleure amie en espérant qu’elle n’avait pas un rendez-vous dans ce quartier-là aujourd’hui. Ce n’était pas le cas. Ma soeur était déjà à son école et ma marraine ne se trouvait pas dans ce quartier-là. Mes deux autres cousins ne se trouvaient pas à Bruxelles aujourd’hui. Au niveau de la famille, on était bon.
Plus je réfléchissais aux gens que je connaissais sur Bruxelles, plus le stress montait. Plus j’envoyais de SMS, plus l’attente devenait insupportable. La dernière personne dont je n’avais pas de nouvelles fût Brahim. Je sais qu’on ne s’est plus jamais parlé après l’Irlande, mais rien que de le savoir en vie quelque part est quelque chose qui m’est rassurant. Heureusement, il a fini par me répondre comme quoi il allait bien et qu’il était en sécurité.
J’ai également envoyé un message à Simon. A bat l’amour propre. Je m’en fous d’en avoir aujourd’hui.
Aujourd’hui, contrairement à ce que certains pense, ça n’est pas un jour qui doit céder la place centrale à la haine, mais plutôt à l’amour. C’est le jour où il faut dire à ses proches qu’on les aime et dire aux gens qu’on tient à eux. Je l’ai dit à Brahim, même s’il s’en fout, j’avais besoin de lui dire. Il a été une étape importante dans ma vie et je garde un bon souvenir de lui.
Ca ne sert à rien de se déverser en insulte contre des gens qu’on ne connaît pas et qui, apparemment, ne sont déjà de toute façon plus là.
Aujourd’hui, je suis enfermée dans la bibliothèque de l’Université avec plein de jeunes qui ont l’air d’en avoir rien à foutre. J’ai envie de leur gueuler de sortir d’ici et d’aller voir leur famille, leurs copains, leur amoureux/se et de leur dire qu’il les aime putain. Mais surtout, surtout, de ne pas tomber dans la dérive de la haine et des amalgames. Ca ne ramènera personne et ça ne fera pas avancer les choses.
Si ces putains de gouvernements se rendaient enfin compte du bordel qu’ils foutent dans des pays pour des histoires économiques. Si on essayait de comprendre comment est-ce que des gens puissent en arriver à commettre de tels actes à la place de répondre par des bombes. Si on parlait un peu plus d’amour à la place de la haine.
J’ai envie de pleurer. Je suis dégoûtée. Et j’ai peur. Pas peur de vivre, mais peur de la réaction des gens et du gouvernement dans les jours à venir.
Aimez-vous, s’il vous plaît.
]]>Je suis pas en top forme ces derniers jours, mais je ne me laisse pas trop aller. C’est déjà une bonne chose.
]]>La journée d’hier s’est bien passée et était productive. Aujourd’hui, je vais essayer qu’elle le soit autant et je vais courir ce soir. Bref, je reprend un peu ma vie en main : un corps sain dans un esprit sain (ah. ah.).
Je me sens vachement grosse en ce moment. N’empêche, pour le moment, je ne vomis qu’une fois par semaine, donc c’est pas encore trop mal. Il y a du progrès… Enfin je crois. Je vois la psychologue jeudi de toute façon. C’est un peu épuisant comme travail. Il y a pas mal de trucs qui me reviennent, des trucs qui font pas toujours du bien et que j’avais enfoui au fond de moi en me disant que ça serait mieux comme ça. Mais bon, à l’évidence, si quand ils ressortent, ça me fait toujours mal, c’est qu’il y a toujours un truc qui me travaille à propos de ça. Bref, j’en parlerai à la psy jeudi.
J’ai décidé de moins sortir pour ne plus avoir ces excès de tristesse et pour arrêter de jouer à la fille désespérée à chaque fois que je suis bourrée. Bon, ok. A chaque fois, j’exagère. C’est juste arrivé ce samedi, aussi non ça faisait un bon moment que je n’étais plus dans cette optique-là. Mais bon, je me déteste tellement lorsque je suis comme ça, que je n’ai pas envie de réitérer l’expérience. Ca me permettra de me concentrer plus sur mon boulot comme ça.
]]>Je suis FA-TI-GUEE. Fatiguée d’être moi, d’être aussi sensible, d’avoir l’impression de devoir me battre tous les jours pour vivre, pour monter aux gens que je suis en vie, que je rigole, que je suis marrante, etc. Une phrase de Beigbeder me revient souvent en tête : "Ma vie est un désastre, mais personne ne le voit parce que je suis poli : je souris tout le temps". C’est ce que je ressens en ce moment. Plus ou moins.
Ma vie n’est pas un désastre, mais pas non plus une réussite. Et puis après tout, qu’est-ce qu’est ma vie au niveau du monde ? Rien du tout. Il continuera d’avoir des guerres, des gens qui meurent, des connards qui n’en ont rien à foutre, etc. etc. Je continuerai de me sentir seule, même si j’étais en couple.
Je pense que c’est ce que me déprime le plus en ce moment : me rendre compte que rien ne sera jamais réglé par le fait que je sois avec quelqu’un. Bref, que mes moments de "dépression" chronique seront toujours présents, quoi qu’il arrive, sans que personne ne puisse les empêcher. Et que, même si je trouve l’homme de mes rêves (si du moins j’en ai réellement un), il ne me comprendra de toute façon jamais. Ou du moins, je ne me sentirais jamais comprise.
Super résumé. Super tout. Je suis épuisée. Je voudrais juste qu’on me laisse dormir des semaines entières, juste pour que je puisse récupérer. Juste pour me laisser le temps d’arrêter d’avoir envie de mourir chaque fois que je me réveille le matin.
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