Journal d'une boulimique.

Se vider la tête. 2

Où en étais-je ? Cyril.

Donc oui, ce gars m’a clairement installé confortablement dans la friendzone. Et pour le moment, ça me suffit. J’ai besoin de le connaître plus. Et je me dis que, avec un peu de chance, il s’installera dans ma friendzone aussi. Pour le moment, je ne vois que les aspects positifs de sa personne. Premièrement, physiquement, il est très, très agréable à regarder. Mais hormis ses attraits physiques, il a énormément de discussion, sur tout. S’il ne connait pas bien un sujet, il va se renseigner et m’envoyer des liens pour confirmer (ou infirmer) ses arguments. Il accepte le fait qu’on ne soit pas d’accord. Il veut voyager. Malgré son côté plutôt timide, il est sociable. Il est gentil sans pour autant être naïf. Il aime faire la fête sans pour autant que ça soit son mode de vie. Il écoute. Sa chambre n’est pas un gros bordel d’ados mais est plutôt, au contraire, bien rangée (sans que ça soit non plus avec un côté maniaque).
Trois problèmes se posent à toutes ces qualités :
- il ne me voit que comme une amie (mais je pense que ça pourrait changer avec le temps) ;
- il n’a pas vraiment l’air de savoir ce qu’il veut ;
- je ne sais pas ce que je veux.
C’est donc une bonne chose que nous ne soyons qu’amis.

Je crois qu’il faut que je parte, que je voyage. Toutes mes angoisses se dissoudraient si je voyageais. Ca serait une sorte de fuite, mais quelque chose de constructif. J’ai toujours eu envie de partir seule en sac à dos. C’est maintenant que je dois le faire où jamais. Quand j’étais avec Pat, je commençais à angoisser de me réveiller 10 ans plus tard et de regretter de ne pas avoir fait tous les voyages dont j’avais envie. D’ailleurs, j’avais commencé à lui parler du fait que je voulais partir un mois sans lui. J’avais dit un mois parce que je ne me sentais pas capable d’être loin de lui pendant plus longtemps et qu’une relation à distance ne m’intéressais pas. Mais en vrai, je voulais partir beaucoup plus longtemps. Je veux partir sans avoir de dates de retour. Revenir parce que j’ai fait le tour de ce que je voulais, parce qu’il est temps pour moi de rentrer et de commencer ma vie d’adulte.

Je vais avoir 25 ans ce 30 mai. Quand je dis aux gens que cela m’angoisse, beaucoup se moque de moi. Beaucoup sont plus âgés et n’ont eu aucun mal à passer ce cap. Ce qui m’angoisse, c’est que j’aimerai me marier et j’aimerai avoir des enfants au début de la trentaine. Il ne me reste donc plus que cinq ans pour réaliser toutes mes envies de voyage en solitaire et pour trouver l’homme avec qui j’aurai envie de construire ma vie. Bref, c’est assez court. Et tant que je ne me serais pas réalisée seule, je ne pourrais pas avancer dans ma vie à deux. Je chercherai toujours des hommes qui ne savent pas ce qu’ils veulent pour être sûre de ne pas me retrouver coincer dans une relation que je finirai par détester.

Bref, je crois que je vais partir en Amérique latine.