Journal d'une boulimique.

Jeudi 21 novembre.

Bonsoir tout le monde !

J’espère que toi qui me lis est de bonne humeur et a passé une bonne journée.

J’ai passé deux mois qu’on peut considérer comme assez horrible. Mais bon, je m’en suis pas trop mal sortie toute seule, sans l’aide de ma psy, ni l’aide de Chris vu qu’il a contribué à me faire passer deux mois pourris. Comme quoi, je me renforce jours après jours. Je suis on ne peut plus fière de moi.

Premièrement je ne suis plus sûre de partir en E-rasmus. Mes profs sont tellement compétentes qu’elles ne savaient même pas me dire quel type de permis de travail je devais obtenir pour aller au Canada. Bref, ça c’est pas encore trop grave, en cherchant un peu j’ai bien fini par trouver. Mais me dire que j’ai jusque mi-novembre pour rendre les documents alors que les inscriptions se sont clôturées le 8 octobre. Là, j’ai tout de même eu envie de commettre un meurtre. J’ai envoyé un mail à l’ambassade et à ma référente de stage au Canada, normalement les inscriptions ne devraient pas tarder à se réouvrir. Je tente donc de rester zen et de ne pas trop stresser. Sachant que si je n’obtiens pas ce permis, je ne peux pas partir et qu’il faut que je trouve un stage, ici, en Belgique. En décembre, ça sera un peu tard, mais je ne désespère pas. Il y a toujours moyens de s’en sortir. Parce que quand on veut, on peut !

En ce qui concerne Chris, son ex-la-connasse est revenue à la charge en tentant de foutre complètement la merde dans notre couple. Ce qui a assez bien fonctionné à un certain moment. Mais bon, on final, je suis toujours avec lui et il l’a viré de sa vie. J’ai gagné, elle a perdu. Je sais que ce n’est que de courte durée, car elle m’a bien sous-entendu qu’elle n’attendait qu’une seule chose pour revenir à l’attaque : que je sois au Canada. J’essaye de ne pas trop me tracasser, parce que même s’il est revenait, je serais à l’autre bout du monde et si Chris a décidé de me tromper avec elle, je ne saurais rien y faire. Maintenant, je lui fais confiance. C’est avec moi qu’il est et pas avec elle.

Je suis pas habituée d’être avec quelqu’un. Je vois que notre relation évolue, qu’on n’est plus dans les premiers moments où c’était tout feu tout flamme. Et parfois ça me manque. Surtout depuis que son ex-la-connasse est revenue et que nous avons eu une aire glaciaire au sein de notre couple. Enfin, petit à petit ça s’améliore. On se prend moins la tête et j’essaye de relativiser.

Jusqu’à hier.

Hier, il m’a oublié. En soi, ça peut arriver, ça n’est pas très grave, mais c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Je me suis énervée dessus comme je ne l’avais plus fait depuis longtemps. Je lui ai dit que j’en avais marre de son indifférence, de son égoïsme, mais surtout, qu’il ne se soit pas excusé pour avoir laissé son ex-la-connasse venir foutre la merde dans notre couple. Ce dernier point, je le gardais au travers de la gorge. Autant je pouvais tout lui pardonner, mais ça, je n’arrivais pas à l’encaisser.

Chris, c’est un orgueilleux. Il n’aime pas s’excuser. Surtout lorsqu’il sait qu’il a fait une grosse connerie. S’excuser pour le fait de m’avoir oublié, ça il s’en fiche. C’est pas encore trop grave, ça arrive. Mais s’excuser pour avoir laissé son ex-la-connasse s’approcher de nous, il sait que ça n’est pas quelque chose de facilement pardonnable et puis, surtout, c’est reconnaître que les problèmes qu’on a eu son de sa faute.

Et hier, il s’est excusé. Deux fois. Il a reconnu qu’il avait merdé. Et ça, ça me fait du bien. Pour moi, ça signifie qu’il reconnaît que j’en ai bavé, qu’il m’a fait mal et que ça n’était pas une période facile pour moi. Je vois bien maintenant qu’il fait des efforts et qu’il essaye de faire plus attention. Et ça me soulage d’un poids. Je me sens mieux. J’ai l’impression que notre relation va pouvoir commencer à redémarrer.

Je suis amoureuse de lui. Complètement. Totalement. Et partir trois mois sans lui au Canada, ça me fait peur et d’un autre côté, si je n’y vais pas pour lui, je lui en voudrai. Il faut que je vive ma vie pour moi, ce que je n’ai presque jamais fait. Paradoxalement, c’est lui qui m’apprend à faire cela. C’est lui qui m’apprend à être forte, à m’affirmer et à vivre pour moi et non pour quelqu’un d’autre. J’espère lui apporté autant que lui m’apporte. Je sais qu’il ne s’en rend pas compte de ce qu’il vaut. C’est un connard et un crétin qui veut cacher sa sensibilité et ses nombreuses craintes. Au fond, c’est juste un nounours. Mais quand ça ne va pas, qu’il y a trop de choses qui trottent dans sa tête et qu’il est à deux doigts de se tirer une balle, il se cache derrière un masque de froideur et commence à se foutre de tout ce qui l’entoure. Surtout de moi. Parce que je risque de casser sa carapace et il risque de craquer. Et craquer c’est pour les faibles.

Les hommes ne sont vraiment pas fait comme nous, les femmes. Je fais sûrement une généralité d’un cas qui ne l’est pas, mais lorsque nous avons besoin de raconter nos problèmes à nos copines et surtout à notre amoureux, eux, préfèrent s’enfermer dans leur petit monde et ne plus voir personnes où juste les gens qui ne leur poseront pas trop de questions dérangeantes. Les hommes n’ont donc jamais entendu parler de la capacité libératrice de la parole. J’ai déjà tenté de l’inculquer à Chris, mais ça n’a pas trop l’air de rentrer. D’un autre côté, il essaye de m’apprendre d’autres techniques, comme le laisser tranquille lorsqu’il ne va pas bien. Je n’ai toujours pas réussi à intégrer cette notion. Enfin, tout s’apprend !

En ce qui concerne ma boulimie, je n’y pense plus trop. Du moins, j’essaye. Mon poids est stabilisé depuis quelques mois maintenant. C’est assez agréable, même si j’ai toujours envie d’être plus mince. Je vomis encore de temps en temps. Je ne fais plus trop attention. C’est moins invivable qu’avant. Et en vacances, je n’ai pas vomi une seule fois. Ce qui me fait un peu peur, c’est au Canada. Toute seule, merci la solitude d’entretenir les vieilles habitudes ! Enfin ça ne doit pas être un frein, donc j’essaye de ne pas trop y penser et je verrais sur le moment. En effet, j’essaye également de moins me prendre la tête. Ca fait un bien fou et c’est très bon pour le sommeil !

Sur ce, je vous souhaite une très agréable soirée. Je ne me relis pas, je déteste ça. De plus, je trouve que lorsqu’on se relit, on arrange toujours un peu ses textes, changeant parfois subtilement le sens.
Bon, j’avoue, c’est aussi de la paresse…

Callie.