Journal d'une boulimique.

"It takes a lot to give, to ask for help..."

Week-end mouvementé.

Vendredi, après une semaine assez pourrie, j’ai été boire un verre avec une copine pour vider mon sac et expliquer ce qui n’allait pas. Notre "petit verre", c’est transformé en soirée jusque deux heures du matin, complètement saoule.
Samedi, la cousine d’une pote est venue de Cork et nous lui avons fait visiter la capitale. Le soir, nous sommes sorties dans le Temple Bar. Je suis sortie avec un Irlandais. Je n’ai pas du tout aimé ça. Moi qui sortais tout le temps avec des mecs en soirée il y a encore deux, trois ans à peine, je n’y arrive plus. Ca me dégoûte. Cela voudrait-il dire que je deviens une adulte ?

Je n’ai plus couché avec personne depuis trois mois. Ce ne me manque pas vraiment en fait. Ce qui me manque, c’est de m’endormir dans les bras de quelqu’un. D’avoir une complicité avec un homme. De me sentir proche d’un homme. C’est ça qui me manque. C’est juste qu’on ne rencontre pas quelqu’un comme ça à tous les coins de rue.

Je n’arrête pas de me prendre la tête avec mon poids et la boulimie. Je me dis que si j’étais plus mince, je rencontrerai cet homme. Une part de moi me dit que c’est stupide tandis qu’une autre me dit que c’est plus que probable.

Il y a trois semaines, je suis sortie avec un de mes potes. Complètement bourré. Bref, ça n’était pas une bonne idée, on s’est bien juré de ne plus jamais en reparler et de faire comme si ça n’a jamais existé. Ce que l’on fait depuis et il n’y a pas de malaise. C’est même très bien comme ça en ce qui me concerne.
Le seul truc, c’est qu’avant qu’on sorte ensemble, ce gars me plaisait déjà. Là n’est pas vraiment le problème. Le problème, c’est plutôt qu’on était bourrés, à deux doigts de coucher ensemble et, d’un seul coup, je me suis vite rhabillée. Je lui ai dit qu’il était temps d’aller dormir et je suis partie. Il n’a pas vraiment eu le temps d’essayer de me retenir. Il m’a donc suivie. Avant d’aller me coucher, sans lui, je l’ai vite embrassé et je lui ai souhaité une bonne nuit.
Moment bizarre. Moi qui suis la première à sauter sur ce genre d’occasion (c’est le cas de le dire...) en tant normal. Ici, j’ai eu comme un blocage. Pourtant, ce gars me plaît toujours. C’est peut-être pour cela en fait : ce gars me plaît, alors je n’ai pas envie de tout gâcher en couchant avec lui juste parce que nous sommes bourrés. Au contraire, je préfère qu’il ne se passe jamais rien, plutôt qu’il ne se passe quelque chose et que je sois encore déçue après.
C’est ça, ce qu’on appelle devenir mature ? Apprendre de ses erreurs ?

Je ne regrette pas de ne pas avoir couché avec lui. Je n’ai pas envie de coucher avec un gars comme ça. Je veux de l’affection. Du vrai. Pas une relation qui triche.
Je l’aime toujours bien. Quand je suis saoule, j’arrête pas d’en parler et heureusement, il n’est jamais là dans ce genre de moment. Au pire, il l’apprendra et puis voilà.
Je ne suis pas amoureuse. Je ne le connais pas vraiment. Je suis d’ailleurs dans un de ces moments où j’ai l’impression que je n’arriverai plus à tomber amoureuse. Parce que j’ai eu trop mal, parce que cela m’a trop épuisé. Ce sentiment où je me sens vidée et où j’attend que quelqu’un vienne me repêcher. Ce qui n’arrive en soi jamais, car je ne peux compter que sur moi-même pour ce genre de choses.

L’humeur dépressive. Une des conséquences de la boulimie.

Titre : Damien Rice - It takes a lot to know a man