Journal d'une boulimique.

Flo Rida - Whistle

Je n’arrête pas d’écrire pour le moment. Ca faisait longtemps que je n’avais pas écrit autant. Je reprend goût à l’écriture. C’est bien. Je recommencerai peut-être à écrire des histoires. J’ai toujours voulu écrire sur ma boulimie. Mais je n’y arrive pas. J’ai du mal à trouver les mots justes. Mais je me dis qu’un jour, je le ferai, je raconterai mon histoire sur papier. Pas nécessairement pour les autres, mais le jour où j’arriverai à écrire tout ce que j’ai ressenti, ce que je ressens à propos de cette maladie, je pense que je pourrais enfin aller mieux. Vraiment mieux. Et ce, par moi-même.

J’écris beaucoup parce que ça me permet de ne pas Lui parler. Et aussi parce que ça m’empêche un peu d’étudier. Et puis, écrire, ça m’a toujours fait du bien. Je dois diminuer mes contacts avec Lui. Et je dois aussi cesser d’en parler, parce que plus j’en parle, plus ce que je ressens pour lui devient réel.
Alex me dit souvent que ça ne sert à rien de refouler ce que je ressens et qu’elle ne comprend pas pourquoi est-ce que je ne veux pas avouer l’évidence. Elle est amoureuse d’Emilien, c’est un fait. Tout le monde, sauf peut-être lui, est au courant. Elle le crie haut et fort, elle n’a pas peur de ce qu’elle ressent. Et chez moi, on en revient toujours à la même chose : la peur. Quand j’étais plus jeune, j’osais sans crainte dire à tout le monde que j’étais "amoureuse", que j’étais dingue de tel type. Maintenant, je mesure mes mots. Oui, il me plaît, il ne me laisse pas indifférente, mais je ne sais pas s’il en vaut vraiment la peine, et puis ça n’est peut-être que passager, ça ne sert à rien de se casser la tête pour ça, etc.
Je voudrais, quelque part, redevenir comme quand j’avais 15-16 ans et foncer. Même si je savais que j’allais droit dans le mur. Je me souviens de Gilles. J’étais dingue de ce grand type blond très renfermé sur lui-même. C’était sûr qu’il allait me plaire : plus vieux que moi, doublant, silencieux, beau à sa manière, très grand. Je ne pouvais pas le louper. Je n’ai jamais laché l’affaire. Même lorsqu’il m’a clairement dit qu’il ne ressentait rien pour moi. Oui, ça m’a fait mal, mais je ne l’ai pas évité pour autant. J’ai persévéré. Grâce à ça, on est devenu ami. Je suis une des premières filles de mon année à avoir réussi à le faire parler de lui. Il s’est confié à moi. On est vraiment devenu proche et je ne regrette absolument pas ça. C’est parce que j’ai foncé que c’est arrivé. C’est parce que je n’ai pas eu peur de me choper un mur.
Matthieu, pareil. Pendant 5 mois on s’est envoyé des sms tous les jours. Je lui en envoyais. Il m’a clairement dit aussi que j’étais trop jeune pour lui, qu’il ne pourrait rien se passer, mais je m’en foutais, j’ai continué. Et on est sorti ensemble.
Et là, à chaque petite épreuve je cours dans le sens opposé. Je ne persévère que quand je sais que ça n’aboutira à rien. Tom, je savais qu’il ne se passerait rien, je persévère. Christian, j’ai direct abandonné au premier petit obstacle alors qu’il ne m’a pas dit que je ne lui plaisais pas, mais en gros qu’il lui fallait le temps. J’ai fuis. Trop de pression. Tapette Callie ! Le Français, j’ai fuis aussi.

Et Lui. Stéphane.

Je ne sais pas quoi faiiiiiiiiiiiiiiire.
Soit je fuis. Je m’éloigne un peu histoire de ne le voir que comme un ami. Ca pourra être une sage décision, je sauverai notre amitié et ne me ferais pas mal inutilement.
Soit je persévère. Et je risque de souffrir, de me prendre un vide, de ruiner notre amitié et blablabla.
Mais ne faut-il pas prendre des risques dans la vie ? Peut-être que je risque de passer à côté de quelque chose… Et d’un autre côté, si je il se passe quelque chose, je sais que je m’attacherai de trop et que je risquerai de souffrir si cela se finit. Mais je vais à nouveau souffrir de toute façon. Alors pourquoi ne pas tenter ?
Je ne sais plus. J’ai envie et j’ai peur. J’ai envie de passer cette peur, mais j’ai mal rien que d’y penser.
Que dois-je faire ? Que dois-je faire ? Que dois-je faire ?