Journal d'une boulimique.

"Elle a pu m'affranchir de mes souvenirs"

« Il a su m’affranchir de mes souvenirs »

Ça fait maintenant une semaine que je ne suis plus avec Tom. Il m’a quitté mardi passé par sms. Je m’y attendais depuis samedi, lorsque juste avant d’aller le voir en match, j’ai remarqué qu’il n’était plus avec moi sur facebook.
Cela peut paraître stupide, mais j’avais un horrible pressentiment. De plus, je m’étais bourrée la gueule le jour avant pour tenter d’oublier qu’il se préoccupait de moins en moins de notre relation. Dans cette soirée extrêmement floue, je lui ai envoyé quelques (nombreux) messages dans lesquels je lui disais que je n’arrivais plus à faire confiance, que je ne comprenais pas pourquoi je commençais tout doucement à m’attacher à lui, que j’avais du mal avec les relations, que ça me faisait peur, etc.
Bref, j’ai été voir son match P1 avec les joueurs de sa P4 avec qui, heureusement, je m’entend bien. Lorsqu’il a eu fini, il m’a ignoré toute la soirée. À peine un bonjour, il me répondait à peine lorsque je lui parlais. On est resté là jusque 2h du matin. Un de ses potes était resté avec nous et a donc passé la soirée à me distraire. Lorsque je me suis enfin dit que la torture avait assez duré, j’ai été le trouver pour lui dire que je partais et pour voir si quelque chose n’allait pas. Pour toute réponse j’ai eu droit à : « Non, non, tracasse, y a rien » et à une bise.
Super.
Silence radio donc jusque mardi où j’en ai eu assez (je pleurais stupidement tous les soirs dans mon lit) et je lui ai demandé s’il comptait me voir le lendemain en ville. Il m’a dit qu’il devait y réfléchir et j’ai donc poussé la conversation à ce qu’il me dise que c’était fini. Ensuite, je lui ai sonné pour qu’on en parle. Conversation banale, je lui ai dit que je ne lui en voulais pas sauf pour m’avoir fait passer un week-end atroce, mais qu’on n’était pas obligé de se tirer la gueule et de s’ignorer vu qu’on était amené à se voir assez souvent. La conversation s’est donc très bien passée, et dans ma naïveté, ma grande gentillesse et surtout grande stupidité, je lui ai dit que s’il fallait je pouvais le reconduire chez lui de la ville mercredi.

Le lendemain, je me retrouve au milieu de mes potes bourrés qui me regardent tous avec pitié parce qu’ils pensent que je vais m’effondrer à tout moment, avec Tom que je dois reconduire et avec tous les bourrés méga lourds qu’on peut trouver dans ce type d’endroit. Inutile de préciser que je me sentais atrocement seule.
Pourtant, depuis que c’était fini, je me sentais mieux : au moins j’étais fixée, je me rendais compte que nous n’étions pas compatible, qu’il était encore « trop jeune dans sa tête » pour pouvoir construire quoi que ce soit avec une fille, etc., etc. Bref, je n’étais pas la fille la plus heureuse du monde, mais ça allait. Je n’étais plus entrain de me morfondre, je rigolais, je parlais de tout et de rien et le tout sans réellement me forcer. Mais à force d’entendre des « ça va ? », « tu es sûre ? », « si tu veux en parler je suis là », « ça n’est pas trop dur de la voir ?  » ou de simplement voir leur regard emplis de pitié, ça m’énervait.
J’ai fini par parler avec un ami de Tom : Sam. Il joue au basket avec Tom en P4, je n’avais jamais eu de très longues conversations avec lui, mais pour le peu que je le connaissais je le trouvais sympa. J’ai entamé la conversation avec lui et je lui ai demandé si je ne pouvais pas passer la soirée avec lui pour pouvoir échapper à mes amis et leur bienveillance maladroite.
J’ai donc passé la soirée à parler avec lui, rencontrer ses copains à qui il me présentait comme étant une pote du basket et non « l’ex d’un pote », ce que j’ai fortement apprécié. Il me changeait les idées sans avoir l’air de s’en rendre vraiment compte. On a fait des concours de chatouilles. Oui, j’ai eu à nouveau 6 ans, mais je trouvais ça génial, rafraichissant. J’ai supplié Sam de retourner avec moi pour ne pas que je sois toute seule tout le trajet avec Tom (qui était bourré et chiant) et que je le reconduirai à sa voiture qu’il avait laissé près de chez moi. Il a accepté, alors qu’il devait reprendre un de nos amis en commun (ce que je n’ai appris que par après).
Sur le chemin pour arriver jusqu’à ma voiture, tandis que Tom n’arrêtait pas de se plaindre, on arrêtait pas de se marrer, de se sauter dessus pour se faire tomber du trottoir ou tenter que l’autre se prenne un poteau (oui, oui, je n’ai pas menti quand je disais que j’ai eu à nouveau 6 ans). J’étais bien, apaisée. Sam ne me demandait pas tout le temps si j’allais bien et ne me regardait pas avec un regard empli de pitié. Je lui ai donné mon numéro pour qu’il me prévienne lorsqu’il avait un match de basket, parce que j’aimais venir les regarder jouer. Tom derrière comatait. Arrivé à sa voiture, Sam m’a dit qu’il pouvait reconduire Tom, car il habitait plus près de chez lui que de chez moi.

À partir de ce moment, je me suis dit que c’était vraiment bien que lui et moi ça soit fini. Et pour la première fois depuis longtemps (depuis Matthieu je crois ?), je me suis réellement mise à penser que je pourrais très bien m’en sortir seule et que j’avais tout le temps pour trouver quelqu’un qui me convienne.

Vendredi, je vais au restaurant pour le départ d’Axelle en Italie. C’était chouette, divertissant même si, à la fin du repas, j’ai eu un méga coup de blues. On était le week-end et d’habitude je voyais Tom. On est passé à un anniversaire auquel je suis resté 15 minutes top chrono avant de foncer rejoindre mon lit. Je n’étais pas d’humeur à sortir.

Samedi, journée formation patro dans le village de Tom. J’y ai vu tous nos potes communs, lesquels n’étaient pas vraiment au courant qu’on était plus ensemble et qui on recommencé à me regarder avec pitié lorsque je leur disais qu’il m’avait quitté mardi. Je suis rentrée chez moi le moral dans les chaussettes et je me suis mise en pijama dans mon lit avec mon ordi et j’ai regardé « Ma Première Fois », film que ma soeur m’avait conseillé.
Ce film est magnifique, mais je ne le conseillerai absolument pas à quelqu’un qui n’est pas au top de sa forme. Dès la fin du film, environ 19h30, j’ai commencé à pleurer toutes les larmes de mon corps sans pouvoir m’arrêter. Je ne pleurai pas parce que je voulais le récupérer ou parce qu’il me manquait. Ni même parce que j’étais seule ou que je me sentais moche et nulle. Non, ça n’était pas ça. Je n’arrivais pas à savoir exactement pourquoi je pleurais. Tout ce que je savais, c’est que j’avais mal.

J’ai sonné à plein de potes pour savoir ce qu’ils faisaient histoire de me changer les idées : ils étaient tous à un anniversaire auquel je n’étais pas invité OU ils passaient la soirée en amoureux. SU-PER !
J’ai sonné à mon Robinou, le frère de la fille qui fêtait son anniversaire, en pleure, il ne comprenait pas la moitié de ce que je lui racontais. Il s’est arrangé avec sa soeur qui m’a accueillie à sa soirée à bras ouverts. Je lui en dois d’ailleurs une. C’était une soirée chic, j’étais donc habillée avec une robe fuseau noire et mes talons compensés de la même couleur. Je me sentais assez sexy et j’étais avec des potes qui faisaient tout pour que je rigole et que je ne pense pas à Tom. Même lorsqu’il est arrivé avec ses frères et Sam. Tom m’a ignoré toute la soirée, tandis que je parlais de plus en plus à Sam. Il commençait à avoir un verre dans le nez et me prenait de temps en temps par la taille.
Un moment, il se penche vers moi et m’embrasse. Je le repousse en lui disant que c’était vraiment malsain, que je ne pouvais pas sortir avec lui. Il me dit qu’il comprend, fait demi-tour pour ensuite refaire volteface et revenir m’embrasser. Je le repousse à nouveau en lui disant que ça n’est pas que je n’en ai pas envie, mais que ça ne se fait pas, que Tom est juste derrière et que même si c’est lui qui m’a quitté, ça n’est pas correct.
Je fais demi-tour, le plantant là en étant toute perdue. Bien sûr, Sam me plaisait, mais c’est un ami de Tom, ça n’est pas correct. Quant à Sam, il est allé en parler à Greg (un autre ami en commun de Tom et lui), Greg qui a été le raconter à tout le monde. Sam a été trouvé Tom pour lui demander si ça ne le dérangeait pas qu’il sorte avec moi et Tom lui a répondu, je cite : « je n’en ai rien à foutre ».
Ça au moins c’est fait.
Après être revenu près de moi, il a recommencé à me draguer et je me suis laissée aller. Après tout, je mérite quelqu’un qui s’occupe un minimum de moi. En une soirée, Sam s’est plus occupé de moi que Tom en 2 mois ! J’étais juste bien dans ses bras. Je lui ai tout de même dit que s’il cherchait une fille juste pour s’amuser la soirée, il pouvait aller voir ailleurs(avec quand même un peu plus de tact). Pour toute réponse, il m’a embrassé.

Le lendemain, nous avons parlé du fait qu’il était quand même mal à l’aise par rapport à Tom parce que c’était un bon ami à lui et que même s’il lui avait dit qu’il n’en avait rien à foutre, il ne pensait pas que cela était vrai. Je lui ai alors demandé s’il regrettait (autant être tout de suite fixée) et il m’a répondu qu’il ne regrettait absolument pas, mais qu’il préférait attendre un peu parce que ça ne faisait même pas une semaine que c’était fini avec Tom et qu’il trouvait que cela n’était pas très correct.
Je comprend sa position, même si je pense que dans le cas présent, si le peuple veut trouver un coupable, c’est moi qui serait la salope. Personnellement, je m’en fou. Mais Sam, ça peut foutre la merde dans toute son équipe et puis, c’est un mec bien et gentil.

Je ne sais pas trop comment cela va évoluer, si nous allons vraiment nous mettre ensemble un jour ou pas. Cela me fait un peu peur, car je ne suis pas patiente pour un bal et je sais que je peux devenir très vite soulante. Il faut vraiment que pour une fois, j’arrive à prendre mon temps et à ne pas me lancer trop vite dans histoire qui serait perdue d’avance.