Journal d'une boulimique.

Bilan

Et si j’arrêtais d’avoir peur ?
Grande décision en perspective. C’est tellement facile d’avoir peur. On peut se cacher derrière la peur pour éviter de devoir prendre certaines initiatives. Pour éviter de souffrir. Pourtant, je n’ai pas besoin des autres pour me faire souffrir : j’arrive très bien à me faire souffrir moi-même. Je suis une championne haute catégorie même !

Faisons un topo. J’ai évité toute relation sérieuse depuis deux ans par peur de souffrir. Par peur de me faire abandonner à nouveau sans raison. Je ne voulais plus jamais aimé. Je pensais ne plus pouvoir jamais ressentir ce que j’avais ressenti.
Il y a une part de vrai là-dedans : je ne retrouverai sûrement plus une relation comme j’ai eu avec Matthieu. Et ça n’est pas plus mal. Je ne peux pas nier que je n’ai jamais été aussi heureuse que quand j’étais avec lui. Il est celui qui m’a redonné confiance en moi, qui m’a soutenue lorsque Yoann est mort, qui m’a aidé à m’accepter comme j’étais, qui m’a même fait aimer mon corps. Mais il m’a aussi détruite. Il m’a rendu plus mal que je ne l’avais jamais été. Il m’a fait connaître le bonheur. Il était mon bonheur, ce qui me rendait heureuse. Mais il a été aussi la source de mon malheur.

J’ai cherché l’amour partout. Dans le bras d’hommes qui n’en avaient rien à foutre. Je m’attachais, je me faisais du mal, mais d’un autre côté, ce genre de situation me convenait : je m’attachais toujours en sachant au plus profond de moi qu’il n’y avait aucunes possibilités que ce genre de relations aboutissent sur quelques choses. J’ai contribué à détruire mes illusions. Petit à petit, m’enfonçant dans les sorties, l’alcool et le sexe. Cherchant une relation stable aux endroits les plus improbables.

J’ai réorienté mes sorties, les gens avec qui je trainais et j’ai couché avec deux personnes en 6 mois. Je crois que j’ai fait d’excellent progrès. Même en couchant avec le Français, au lieu de m’enfoncer dans cette relation qui n’en aurait jamais été une, j’ai décidé de stopper. Peut-être pas pour les bonnes raisons, mais pour une fois, j’ai pas laissé le truc (trop) me torturer. Je ne voulais plus de ça. Je l’avais souvent dit, mais jamais vraiment mis en action.
J’ai commencé à arrêter de coucher avec n’importe qui à cause Tom. Je ne voulais personne d’autres que lui tout en sachant que je ne l’aurais jamais. Il serait arrivé vers moi la bouche en coeur et les bras grands ouverts, je ne suis même pas sûr que j’aurai couru vers lui. Je sais que je n’aurais jamais été bien avec lui. Il ne m’a jamais comprise. Je ne le comprendrai jamais. C’est Tom quoi. Lorsqu’il m’a clairement fait comprendre que ce que je ressentais n’était pas réciproque, ce qui m’a fait le plus mal, c’est pas le fait qu’il ne ressentais rien pour moi, c’était qu’être pote devenait presque impossible. Ce froid et ces tensions me faisaient mal. Son manque de sentiments, pas tellement. Je pouvais rester pote avec lui même si je savais qu’il ne ressentait rien.

Faut que j’arrête de faire des comparaisons. Là, je fais juste un bilan. Je suis assez fière de mon évolution de cette année.
Points négatifs : je suis toujours aussi inconstante au niveau de mon poids, de mon humeur (ça je sais pas si je pourrais un jour y faire quelque chose), je me suis scarifiée deux fois depuis un an.
Points positifs : j’ai restructuré mes relations amicales, recentré mes priorités, virer les choses qui me rendaient mal de ma vie (genre un abus de soirées dans les cafés et de baptême), j’ai réussi tous mes examens en janvier, j’ai repris petit à petit confiance en moi et je commence à m’accepter de temps en temps. Je commence à savoir aussi ce que je veux et à mettre des choses concrètes en place pour ne pas me détourner de mes objectifs.
Voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide !

Et il y a Lui. A qui je m’empêchais de trop penser depuis qu’on a couché ensemble ce début d’année. Et là ça sert plus à rien que je m’en empêche : ça me prend plus la tête qu’autre chose. Il faut que je laisse aller. Que je me pose pas trop de questions (mission impossible) et que j’arrête d’avoir un sourire niais rien qu’en le voyant. Dans une semaine ou deux, avec un peu de chance, je n’y penserai plus et je penserai à un autre gars à la rien avoir.
Si je pouvais déjà ne pas me réjouir d’être demain rien que parce que je vais Le voir ça serait une bonne chose. ^^