Journal d'une boulimique.

Après avoir fait le tour du monde, tout ce qu'on veut c'est être à la maison.

Un jour, je me planterai devant toi, mes pieds bien ancrés au fond du sol pour être sûre de ne pas bouger, de ne pas pouvoir m’enfuir. Je te dirais de la fermer. De te taire avec tes blagues stupides. De ne pas me parler des pouffes que tu dragues, des pauvres connes avec lesquelles tu joues. Tu deviendras sérieux, pensant que je vais t’annoncer une mort ou un cataclysme. Moi, j’arriverai plus à parler. J’aurai juste envie de foutre le camp.
Mais j’espère que j’arriverai à rester.

Je sais qu’on serait bien ensemble. J’en suis même sûre. Ca fait déjà un petit temps que j’y pense, mais je veux pas concrétiser l’affaire. On ne reconnaitra jamais qu’on est bien l’un avec l’autre. J’arriverai jamais à te dire que tu me manques, et j’ai même pas l’impression que ça soit le cas. J’ai les nerfs quand tu dragues une fille ou que tu me parles d’une autre avec qui t’es sorti. Je les traite de connes et de salopes. Pourtant, moi, je ne vaux pas mieux qu’elles. Mais je voudrais que tu me considères différemment.
Moi, je fais pareil. J’ai couché avec un de tes potes. Une fille m’a dit que ça se voyait à mort que tu étais jaloux, mais moi je sais trop rien. Je parlerai plus de crise d’égo. J’ai couché avec un de tes potes, tu voulais te prouver à toi-même que tu pourrais me ravoir. C’est fait. Félicitations. Tu me jure que ça n’a rien à voir, mais t’es un des rares gars que j’arrive pas à idéaliser. Parfois, j’arrive à comprendre comment tu es, ce que tu ressens, ce que tu veux. Certaines de tes réactions m’énervent. Je sais que tu peux être un gros trou du cul avec les filles. Mais c’est comme ça que je t’apprécie. Je ne veux pas d’un toi différent de maintenant. Je ne sais même plus trop si je te veux toi.
C’est juste que je me pose pas mal de question, que je ne sais pas trop comment y répondre. Faire deux kilomètres à pied à 8h de matin pour venir me dire bonjour un matin où tu as congé, c’est peut-être juste parce que tu as envie de bouger. Ou que tu veux me voir comme pote. Puis j’étais avec Misha donc c’est pour lui aussi que t’es venu.

Un jour, je te ferai sûrement une lettre. Une méga lettre où je te ferais la morale, dans laquelle je t’engueulerai, parce que j’adore faire ça, pour te dire de croire un peu en toi. Parce que malgré toutes tes conneries, tes ambiguïtés, t’es un des rares mecs qui est venu s’excuser après la soirée où tu t’es mal comporté. T’es un des rares mecs qui s’est inquiété auprès d’un des mes potes pour voir s’il m’avait blessé. T’es un des rares mecs à qui je peux sonner hystérique, en pleurant au téléphone pour lui gueuler dessus à propos d’un crétin, qui ne me raccroche pas au nez et qui essaye de me calmer. T’es un des rares mecs que je peux aller trouver en pleurant parce que j’ai un problème avec un type, qui me calme et qui me promet qu’il va s’occuper de ça, que je ne dois pas m’inquiéter.
T’es un trou du cul, ça c’est clair. Un gros dragueur de merde qui adore plaire, qui ne sait pas vraiment ce qu’il veut, qui a les boules de s’engager, qui préfère baiser n’importe quoi que de se foutre dans une relation stable. Mais t’es aussi quelqu’un de présent, qui pourra tout lâcher pour quelqu’un qui en vaut la peine.
Je voudrais qu’un jour on puisse se parler à coeur ouvert. Sans avoir les boules de ce que va penser l’autre. Pour ça faut d’abord que, toi et moi, on retrouve un peu de confiance en nous-même, aussi non ça ne marchera pas.