Journal d'une boulimique.

Un succès dure le temps que quelqu'un vous coupe l'herbe sous le pied. Une plantade ça marque à vie.

J’ai pas de place. Pas de place définie. J’ai un million de névroses. Je suis anxieuse. Je n’arrête pas de faire des plans catastrophes. J’imagine toujours le pire. Le meilleur ne peut qu’arriver. Et je vis dans la peur. Mais j’arrive pas à fonctionner autrement.

Pourquoi maintenant ? Parce que ça fait deux ans que Yoann s’est jeté d’un putain d’immeuble ? Parce que ça faisait longtemps que je ne m’étais plus sentie aussi mal dans ma peau ? Parce que je n’ai jamais eu aussi peu confiance en moi ? Parce que j’ai l’impression de n’avoir jamais autant vomis ?

Je cherche le cutter. Mais je ne suis pas chez moi. Je n’en ai pas. Je n’ai pas de miroir à briser. Je ne peux pas hurler. Juste avoir mal. Avoir le vide qui grandit.

Et le sentiment atroce que Yoann a tout simplement eu le courage de faire ce qu’il fallait.

Pourquoi ma mère est-elle fière de moi ?

Je crois en Dieu depuis que je sais que c’est une femme.