Journal d'une boulimique.

"But I'm sorry I ain't heartbroken !"

Dernière ligne droite.

Lundi : Introduction aux Politiques sociales.

Mardi : Dynamique de groupe.

Jeudi : Statistiques et démographie.

Vendredi : Droit public et administratif.

J’ai la peur au ventre. Si je rate ? Si je ne suis pas capable de réussir un seul examen ? J’essaye de me calmer. Cette année, j’ai mieux bosser que l’année passée. Mais est-ce comparable ?

Mon Dieu. Je me réjouis d’être demain. De voir de ce que je suis encore capable.

Je suis rentrée au kot. Ca me fait peur. De refoutre encore tout en l’air. Mais hier, en parlant avec François, mon colloc, j’ai réalisé que ma vie, j’ai commencé à la foutre en l’air quand j’ai commencé mon baptême. Quand j’ai voulu prendre du recul avec Tom et que je me suis lancée à corps perdu là-dedans essayant de ne plus lui parler, de passer à autre chose. Ce qui n’a strictement servi à rien vu que, un mois plus tard, je me suis rendue compte en le revoyant que rien n’avait changé. Que c’était limite pire.

Je suis amoureuse de ce type. C’est comme ça. Je m’y résous. Ca n’aboutira sûrement à rien. Mais ça ne me rend pas pour autant malheureuse. Ca me prend la tête, c’est certain. Mais je ne suis pas en train de me dire que tout est foutu, que ma vie est fichue, etc. Je suis bien consciente que si j’étais plus fine, que si je parlais moins je lui plairais peut-être. Que quelque chose serait peut-être possible. Mais que puis-je faire là dessus ? Un régime drastique lors duquel je m’affame ? Où je perdrais 10 kilos, où je me sentirais mal et finirais par tout reprendre, en pire ? C’est stupide. J’ai été stupide. Je ne serais jamais fine et maigre comme toutes ces filles dont Tom est fan. Mais après tout, le but c’est de trouver quelqu’un qui m’aime pour ce que je suis. Pas pour ce que je pourrais être. Comme moi j’aime Tom. Avec ces putains de défauts qui m’emmerdent, mais qui font qu’il est lui. Ce mec qui me plaît.

Des efforts, je veux bien en faire. Là n’est pas la question, mais me changer du tout au tout pour quelqu’un, c’est stupide. Je n’arriverai jamais à me sentir bien en faisant ça. Et pour le moment, je me retrouve. Je suis moi. Une fille bien en chaire. Qui fait attention, certes, à son alimentation, mais qui tente de ne pas trop se prendre la tête sur le nombre de kilos qu’elle doit perdre. D’ailleurs, pendant ma bloc, j’ai un peu perdu. Sans vraiment m’en rendre compte. En essayant de manger normalement. J’ai vomis quelques fois. Mais je tente de limiter les dégâts. Parce que ça me rend mal, dépendante d’un truc nocif et que je commence à cracher du sang après.

J’ai de moins en moins d’idée noire. Je veux vivre. Je veux profiter de ma vie jusqu’au bout. De voir ce qu’il va se passer, ce que le futur me réserve. De maîtriser ma vie au maximum et de vivre. De tout simplement vivre ! C’est-à-dire de souffrir atrocement à cause d’un mec, mais de pouvoir faire des rencontres, de nouer et renouer des liens, de découvrir le monde, de rire à en pleurer.

J’ai envie de croquer la vie à pleine dent !