Journal d'une boulimique.

"- Et tes amours ? - Mais ta gueule..."

J’ai été au cinéma avec Matthieu. Arrivée dans la salle, quand la lumière s’est éteinte, j’ai eu une crise de stress. Je n’arrivais pas à me calmer. Je pensais à tout ce que je devais faire, et même si au fond de moi je savais qu’il n’y avait pas lieu de stresser, j’avais cette boule qui ne cessait de grandir en moi. Qui envahissait tout. Le film s’est fini, on est parti, je suis rentrée chez moi et elle n’est toujours pas partie.

Je suis aussi hyper sensible. J’étais à deux doigts de pleurer devant une pub.

Comment est-ce que je fais pour tenir comme ça ? En vomissant minimum 3 fois par jour. En ayant un mode de vie pas stable pour un balle.

Hier soir, il y a eu une bagarre dans le bar où on était avec Tom et des amis. Un des mecs à taper un autre type avec une bouteille. Il avait la joue ouverte et pissait du sang. Il est passé devant moi. J’ai senti venir la chute de tension. Je ne me sentais pas bien. Un pote était en train de me retenir. Je devenais toute blanche. Ils étaient à trois autour de moi, je ne voulais rien à part calmer ma crise qui commençait. Je voulais qu’il me lâche. Tom est arrivé. Il m’a prise par les épaules, m’a regardé dans les yeux, me prenait dans ses bras, puis regardait ma tête pour voir si ça allait mieux tout en me répétant : "Ne te tracasse pas Callie, je suis là. Ça va aller, je suis là."

Il répétait cette phrase comme s’il savait à quel point j’avais besoin de l’entendre. Comme s’il se rendait compte que sa seule présence m’apaisait.

J’ai cru que j’allais m’effondrer en pleure dans ses bras. Je l’ai repoussé gentillement au bout d’un moment. Je me sentais faible et vulnérable. J’ai eu peur.