Journal d'une boulimique.

Beigbeder.

Fuir. Toujours.

Et courir sans relâche.

Et puis, un jour, s’arrêter pour dire à quelqu’un, en le regardant droit dans les yeux : "c’est toi dont j’ai besoin, vraiment".

Et le croire.

Ce serait beau alors, de ne pas éclater de rire, d’avoir un peu peur et de prendre des risques, de faire des trucs ridicules et de cesser de fuir.

J’ai envie d’arrêter de fuir. De faire des trucs idiots, de me jeter à l’eau et au pire de me casser la figure. Mais j’ai peur. Comme d’hab. Il me plaît. Mais je ne me vois absolument pas avec. Pas compatible. Je ne vois pas en lui ce dont j’ai besoin. Mais avec, je me sens bien. Calme. Paisible. Un sentiment qui fait du bien. Un sensation de bien-être. Alors, je pense qu’il faut que j’ose. Et tant pis si je me prend un mur. Après tout, la vie, c’est cela : prendre des risques.

J’ai repris les cours et ça se passe bien. Je rencontre des gens. Je vais en cours (waw). Je stresse à mort pour mon année. Je me sens bien dans cette école. Je me sens bien en général. J’ai repris une alimentation équilibrée sans trop de mal. Je me suis fait un piercing au tragus. Prochaine étape : le nez.

Je ne me sens pas invincible, ça n’est pas ça mon sentiment. Mais j’ai l’impression que tout est surmontable. Que je peux surmonter beaucoup de choses. Je me sens… forte ? Oui, je dirais forte. Bien avec moi-même. Assez forte du moins pour supporter un refus, un mur. Mais j’ai toujours peur. Je me rend compte que ça n’est pas le refus qui me fait le plus peur, mais plutôt si ça fonctionne. Suis-je prête pour réussir à me remettre avec quelqu’un ? Et si je m’attachais trop ? Et si un autre échec me remettait dans mon état après Matthieu ? Et si cette fois-ci je n’arrivais pas à surmonter tout cela ?

Mais si je suis avec lui, tous les autres n’auront plus d’importance. C’est pour cela que j’ai envie de me jeter à l’eau : parce ce sentiment, ce sentiment qu’un mec peut devenir tellement unique que les autres n’ont plus aucune importance, ça fait longtemps que je ne l’ai plus ressenti en étant aussi calme. Aussi bien avec moi-même.

Mais j’ai peur. Trop peur.