Journal d'une boulimique.

Go far away...

Optimisme, optimisme. Je peux aller bien.

Je peux aller bien toute seule. Il suffit juste de s’en persuader. Si j’arrive à rentrer cette idée dans ma tête, ça devrait aller. Ca devrait fonctionner. Ca doit fonctionner. Parce que je ne peux plus continuer comme ça et que je ne veux pas crever.

Aujourd’hui, je me suis levée et j’ai commencé à tirer la gueule. J’ai bouffer comme une folle et vomis deux fois. Et puis je me suis dit merde. Je me suis donnée deux claques et je me suis forcée à être de bonne humeur. Quand ma mère m’emmerdait, je prenais sur moi. Parce qu’après tout, elle n’est pas chiante. C’est moi qui ne la supporte pas et pourtant elle ne fait rien de spécial. Elle veut juste que je sois bien. Elle tente de percer mes défenses, alors je me crispe et je l’envoie se faire mettre. (Mmm… élégant comme expression).

Je me réjouis de retourner en ville. Pour revoir Hélène, Anousch, Sarah, les gens avec qui je me sent bien, ceux qui me redonnent le sourire. Gilles parfois. Même si pour le moment je n’arrive plus à le cerner. J’ai l’impression qu’il n’en a plus rien à foutre. Enfin, ça on verra. Je ne me battrais de toute façon pas pour lui. Tout mon énergie pour le moment doit m’être consacrée, exclusivement. Etre bien avec soi-même pour pouvoir être bien avec les autres.

D’un autre côté, j’ai peur. Je crains cette ville avec mes démons. Benja. Benja que je vais revoir. Qui est peut-être encore (ou pas) avec sa copine. Mais qui va me refaire des avances, qui va revenir à la charge. Sans alcool, l’envoyer se faire foutre ne devrait pas poser de problèmes, mais si je suis bourrée ET pas bien, c’est la fin de tout. Je suis dans son lit en moins de deux secondes. Et c’est pas bien. Parce que je vais me refaire mal. Et on va recommencer ce putain de cercle vicieux dont j’ai ENFIN réussi à m’extirper.

En parlant avec Beni tantôt (je lui disais que je voulais être avec quelqu’un, que je n’aimais pas être seule), je me suis rendue compte que, oui, je ressens comme le besoin de quelqu’un, mais je ne suis pas prête pour me mettre avec quelqu’un. Soit je me fonderais dans une relation en éliminant tout ce qui m’entoure, ce qui, au final, finirait pas me détruire à petit feu. Soit je n’y arriverais pas. Je n’arriverai pas à m’ouvrir, à faire les concessions que tu dois arriver à faire pour quelqu’un. Je pense que ça sera plus la deuxième solution, car j’ai tellement peur de me faire détruire que je n’oserai pas m’ouvrir.

C’est fou, j’arrive à parler à Matthieu comme simplement un ami, je vais sûrement revoir Joy vendredi et je n’en ai plus rien à foutre, mais la douleur de cette rupture est toujours là. Je n’ai plus mal, mais le souvenir de la douleur est toujours là et ça me fout les boules. Ca me fout les boules de m’offrir à un autre, de m’abandonner, car, plus on s’ouvre, plus l’autre à plus facile de te détruire. Et je ne suis pas encore assez reconstruite pour supporter une rupture de cette sorte.

Je sais ce que je veux : quelqu’un qui m’aime, qui fasse tout pour moi, qui vienne me chercher, mais sans que je m’ouvre trop. En gros, une relation en sens unique et qui finira par m’emmerder complètement.