Journal d'une boulimique.

"Mais au bout du compte, on se rend compte qu'on est toujours tout seul au monde."

J’ai recouché avec Benja. Waw. C’était nul. 2 minutes top chrono. Après le "J’avais dit que je ne recoucherais plus avec toi. C’est fini. J’veux pas te faire de mal." Gnagnagna. Connard. Il en a rien à foutre. Il s’est vidé les ... et après il fait le mec sensible qui me respecte et qui se sent mal. Gros con. Et moi pauvre conne. Pauvre conne. Pauvre conne. Pauvre conne. Je me dégoute. Je me suis engueulée aujourd’hui avec Gilles, Fanny, Sarah et Benja. Félicitations. Benja : "Arrête de passer ton temps au café, c’est pas une vie. Passe du temps avec tes potes hors de ça. Ca ne te sert à rien." Il a raison ce con. Sarah m’a dit plus ou moins la même chose. Mais que peut-elle comprendre, elle ? Avec son mec parfait, avec sa vie où la plupart des choses vont bien, avec ses études qu’elle va réussir parce qu’elle n’a pas tout foutu en l’air, parce qu’elle n’a pas dérapé. Comment lui expliquer que je me sens tellement seule, tellement mal que j’ai envie parfois de me jeter sur une voiture ? Que je voudrais juste me tailler les veines pour ne plus jamais revoir la lumière du jour ? Je ne peux pas en parler. Parce que je dramatiserais. Parce que tout le monde penserait que je veux juste attirer l’attention. Oui et non. Je crève de mal. J’veux juste me barrer. J’veux juste qu’on me foute la paix. Qu’on me laisse me détruire à petit feu pour qu’ensuite je me retrouve toute seule. Et à ce moment là je pourrais crever en paix. Et demain je retournerais au café. A parler avec des gens qui en ont sûrement rien à foutre. A me détruire. A m’ensevelir dans un tourbillon sans fin. A crever. Parce que j’ai pas la force de me relever. Parce qu’on pourra pas m’y empêcher. J’emmerde le monde. J’emmerde tout le monde. Je me hais. Depuis toujours. Rien ni personne ne pourra changer ça. Fanny qui comprend pas que je lui en veux. Je lui dis que je ne vais pas bien dimanche. Elle s’amène en ville rien que pour me voir. "J’te parle d’abord de mon week-end avec mon mec puis tu m’expliques." En gros c’est génial. Tout se passe bien. Au lit c’est le pied. Ils s’entendent de mieux en mieux, sont de plus en plus proche. Je l’écoute. Je l’écoute me dire que "non, mais tu comprends, j’suis pas sûr qu’il m’aime vraiment. Mais tout est tellement parfait." Je lui donne des conseils dont elle ne prend pas compte. Puis elle finit et me dit : "On change de café ? J’veux voir telle ou telle personne." Cool. Et tout de même une petite tape dans le dos pour me dire : "Allez, ça va aller. Toi aussi tu trouveras un truc bien." Merci. Ca me remonte le moral, c’est fou. Gilles à cause de ce pari à la con. Qui me fait mal. Qu’il a fini par annuler. La coloc de Gilles a couché avec Benja. Il lui en veut de ne lui avoir rien dit et d’avoir couché avec. Parce Gilles adore sa coloc. J’suis arrivée en pleurs au café en revenant de Benja. Gilles m’a pris dans ses bras. Avant, il m’avait dit que si Benja tentait quoi que ce soit il lui mettait sa main dans la gueule. Mais c’est de ma faute. J’suis allée chez lui pour parler tout en ayant envie de plus. Il le savait. Il m’a attiré vers lui et voilà. Sarah parce que je foire ma vie. Qu’elle en a marre de me voir ne rien faire pour que ça change. D’un côté j’ai juste envie de me tirer une balle. Je vois pas ce que je fou ici. Je sers à rien. Je ne fais plus que me bourrer la gueule. Coucher avec des cons qui n’en ont rien à foutre. Et faire fuir tous les mecs qui tentent de m’aider. Faudrait peut-être juste que je disparaisse. J’ai même plus envie de pleurer. Juste de disparaître.