Journal d'une boulimique.

"C'est pas ma faute..."

Mon moral est cassé. Pas trop grave. Pas grand chose. Je vais rendre visite demain. Tous les souvenirs de la mort de Yoann me reviennent en tête. Ca va être une semaine horrible. J’ai dit à Matthieu que j’aurais besoin de lui. L’enterrement va avoir lieu samedi. Je revois tout comme si c’était hier. La semaine que j’ai passé à tenter de m’en remettre. Le moment où on nous l’a annoncé. La crise. L’envie de hurler. De courir loin. Très loin. Non. Stop. Elle est morte à deux semaines d’intervalle de lui. Pourquoi ? Bordel. Jean-Do a dit qu’il passerait jeudi au kot avant son entraînement de hockey. Hélène a remarqué que je me mutilais. Elle m’en a parlé hier soir. Elle en a parlé à Kevin et François pour leur dire qu’il fallait être là pour moi. Elle veut prendre soin de moi, je le sais, mais je n’ai pas besoin qu’on me materne. Je vais faire des courses avec Fanny jeudi. Elle comprend. Elle sait ce que c’est. Les marques sur mon bras sont horribles. On ne voit que ça. Je vais me tatouer sur le poignet "Feel good". J’ai baisé avec Benja hier. Kevin me dit que j’ai besoin de quelqu’un. De quelqu’un de plus qu’un plan cul. Je lui dis que je n’en ai pas envie. Que je ne m’en sens pas capable. Il m’a dit que peut-être, mais que c’est ce dont j’ai besoin. Quelqu’un qui soit là pour moi. Oui, mais si c’est pour me retrouver encore plus seule après. Je veux d’abord me sentir bien toute seule. Arriver à m’en sortir toute seule. Je me sentais tellement bien. Cette mort me casse. Encore. Mais, cette fois-ci je sais que je peux m’en sortir. Quand l’enterrement sera passé ça sera plus facile. Juste une horrible semaine à passer. Je vais chez Cyril jeudi. Après que Jean-Do soit passé. S’il passe. J’ai besoin qu’il passe. Il n’y a personne qui m’intéresse. Sauf Jean-Do. Mais j’ai trop peur. Puis, on s’entend bien. Je ne veux pas tout gâcher. Je peux rester rien qu’amie avec lui. En deux semaines, je n’ai presque plus eu de nouvelles et j’ai réussi à me détacher. Autant rester comme ça. Arrêter de souffrir. Arrêter de prendre des risques. Arrêter de foncer dans le mur. Juste être bien. J’y arriverais. Après l’enterrement. Kevin me dit de parler à Jean-Do. De tenter. Je n’oserais pas et il ne fera rien. Puis, si je lui plaisais, il me donnerais plus souvent de ses nouvelles. Il n’annulerait pas. C’est pour ça qu’on est juste pote. Et c’est mieux comme ça. Besoin de hurler.

Julien Doré qui se déchaine sur Moi Lolita. C’est de ça dont j’ai besoin. Chanter à m’en éclater les poumons. Taper sur les touches de mon piano à m’en briser les phalanges. A défaut de pouvoir m’abandonner dans les bras de quelqu’un. J’ai peut-être besoin de quelqu’un, mais il n’y a personne. Je me contente de moi-même. Ca me suffit. Ca me suffit.