Journal d'une boulimique.

La planète à la gueule de bois.

Je suis une conne, une salope, une fille facile, mais je m’en fou. Je m’éclate. Je me bourre la gueule toutes les semaines. Je sors avec n’importe qui n’importe quand. Mon but ? Ne plus m’attacher. Ne plus rien prendre au sérieux. Parce que ça ne sert à rien. A rien du tout.

Rien n’est sérieux dans la vie.

La majorité des gens me considèrent comme une fille complètement stupide. Une fille sans cervelle qui ne comprend rien à la vie. D’ailleurs, la preuve, je fais les romanes. Ce sont des études inutiles. Si l’on compare ça à ingénieur et médecine, ça ne sert à rien.

Je ne sais pas qui je suis. Je ne sais pas ce que je veux.

Je suis encore sortie avec un pote de Jérémie hier. Il faut que j’arrête de sortir avec des amis de Jérémie. Je suis sortie aujourd’hui avec un pote qui a une copine.

Je suis une salope. Je m’assume comme tel. Matthieu n’aimait pas ça. Il n’aimait pas que je sois sortie avec autant de mecs avant lui alors que quand je me sens vraiment bien avec un gars, il n’a aucun soucis à se faire à propos de ma fidélité. Matthieu était mon tout. BORDEL.

On n’a toujours pas de relation normale. On se comporte encore comme un couple. C’est l’horreur. Je ne lui parle pas et c’est lui qui vient me parler. Il va me parler de sa famille, de ce que son frère fait encore comme connerie. On ne parle juste plus de nous. Parce que nos vies respectives ne nous regardent plus. Il faudrait que j’arrête de le voir pendant genre 2 ou 3 mois minimum et après je suis sûre que ça irait. Enfin, j’espere. Pour moi, on se remettre ensemble dans 2 ou 3 ans. Parce que c’est comme ça, parce que c’est lui et moi et qu’on ne peut rien y faire. Ca ne sera surement pas le cas, mais je n’arrive pas à me virer cette idée de la tête.

Je suis réglée. Donc pas enceinte. J’étais prête à aller trouver Matthieu pour lui dire qu’on avait un problème. De taille. Je vais quand même aller faire un test. En plus, je ne peux être enceinte que de lui, car il est le seul avec qui je ne met pas de préservatif. Parce que je m’en fou. Parce que c’est Matthieu. Parce que je suis raide dingue de lui. Parce qu’on n’y pense plus. Parce que je sais qu’il sera toujours là pour moi. Et ça m’énerve.

Je suis une salope. C’est un fait. J’aime sortir avec des mecs et j’aime baiser. Pas jusqu’au point d’être nympho, mais j’aime les rapports sexuels. Avec Jean-Do c’était génial. Magnifique. J’aimerai le revoir rien que pour qu’on recouche ensemble tellement c’était bien. Matthieu aussi, mais lui je peux me l’oublier, ça n’est pas pareil.

En ce moment, je préfère être une salope. Les sentiments c’est de la merde. Je me fais toujours avoir. J’ai peur maintenant de me remettre dans une relation. Parce que je vais m’attacher, je me connais. Ca va être l’horreur. ENCORE. En plus, en étant une salope, on ne se prend pas la tête, mais on prend la vie comme elle vient. Rien de sérieux, aucun engagement. Juste de l’amusement et du sexe. Rien que ça.

J’ai arrêté de voir ma psy du jour au lendemain. Je ne vomis plus. Pour le moment. J’arrête pas de voir les cicatrices sur mon bras. Elles m’obsèdent en ce moment. Je pense à Yoann et à son saut de 9 étages. PUTAIN. Je me demande sans cesse à quoi est-ce qu’il pensait quand il tombait dans le vide. Pendant ces petites secondes, quelle était sa dernière pensée. Et moi avec mes putains de cicatrices sur le bras. Avec mes cicatrices à la con que j’aimerai rouvrir en ce moment juste pour que ma douleur parte. Parce que je crève à petit feu en ce moment. Je n’en peux plus. J’en ai marre de jouer cette comédie sociale.

De toute manière, je mourrais jeune. C’est un fait. D’un accident de voiture, d’un coma, d’un saut de 9 étage, d’une trop grosse perte de sang, d’une dépression, d’une balle dans la tête, d’une overdose,... N’importe quoi, mais d’un truc qui t’éclate facilement.

Je fais celui qui existe mais dans le miroir je ne vois que du triste. Je suis un homme mort coincé entre quatre murs. Je me cogne la tête et j’essaye de m’enfuir.

Ma vie est un désastre, mais personne ne le voit parce que je suis très polie : je souris tout le temps.