Journal d'une boulimique.

Yoann marquera cette année et laissera un vide dans celles qui vont suivre.

Demain, ça fera un mois avec Matthieu. Ca va bien. Je suis tellement bien avec lui. Je décompresse dans ses bras.
L’ombre de Yoann est partout. Je n’arrive pas encore à l’imaginer se suicider. Quand je pense à sa mort, j’ai l’impression que c’est un accident, que ça n’était pas volontaire. Le fait qu’il se soit donné la mort ne colle tellement pas avec lui-même que je n’arrive pas à y faire. Je n’ose plus prendre le train toute seule.
J’ai parlé de ma boulimie avec Matthieu aujourd’hui. Il voulait savoir pourquoi d’autre que les marques sur mon bras j’allais voir un psy. J’ai peur de sa réaction à long terme. Je suis beaucoup trop accrochée à lui. Tout ça me fait très peur. Peur de souffrir, de tomber de haut, de tellement haut. J’ai parfois envie de lui dire de me lacher maintenant ou plus jamais, de lui demander ce qu’il ressent, mais je ne veux pas le mettre au pied d’un mur. Il pourrait se sentir comme pris au piège. Je tiens tellement à lui que ça en est affligeant.