Journal d'une boulimique.

Pryda - Miami To Atlanta

Le bonheur : assise dans l’herbe, un ciel bleu au-dessus de ma tête, l’odeur du printemps qui rode, le tout enveloppé d’un air très doux.

Je n’ai pas assez de mot pour arriver à décrire ce que je ressens. Je n’ai pas l’impression de transmettre correctement mes doutes, mes joies, mes faiblesses, mes forces, mes sensations. Pourtant, il y a tellement de mots. Il y en a partout. Je voudrais réussir à décoder ce que dit exactement mon cerveau quand je suis à la fenêtre de ma chambre lorsqu’il pleut pour sentir l’odeur des pins situés en face de chez moi. Le bien-être que je ressens dans ces moments là et la sensation bizarre qui s’installe au centre de ma poitrine. Comment partager tout ça ? Est-ce vraiment possible de tout faire ressentir par quelques mots ? Je pense que oui. Ce n’est pas l’argent qui dirige tout dans le monde, mais bien les mots. Tous ces mots que l’ont ne dit pas ou trop tard ou trop tôt. Ce sont eux qui nous perdent ou nous rendent heureux. Combien de fois avons-nous raté une occasion parce que nous nous sommes trompés de mots ou que tout simplement LE mot n’a pas voulu sortir de notre bouche ? Combien de disputes ont été engendrées, car nous n’avions pas choisis le bon vocabulaire pour s’exprimer ? Les mecs sont les traducteurs de la pensé, ce sont eux qui nous permettent d’exister au travers des autres. Il ne faut surtout pas les sous-estimer.
Mes mots à moi, ils sortent toujours trop vite et rarement à bon escient. Je ne sais pas les contrôlés. Les mots dirigent tout chez moi. C’est peut-être pour cela que je n’arrive pas vraiment à bien les utiliser quand le bon moment ce présente : je n’ai pas l’habitude de les contrôler.
Les livres les plus touchant sont ceux avec les mots qui tapent juste, pile au centre. Ceux qui peuvent réussir à vous faire pleurer rien qu’avec une seule petite phrase, car elle est tellement bien choisie qu’elle rentre dans le plus profond de votre être et touche l’endroit où ça fait justement mal.
Les mots sont les maîtres du monde et de mon être. Aurais-je pu trouver meilleur tyran ?