Journal d'une boulimique.

<< Je pense que je doute donc je suis. >>

Je n’ai toujours pas répondu à Jérémie. C’est sûrement mieux comme ça. Je ne crois pas que ce garçon se rend compte à quel point il me plait. Tant mieux, je crois. Je ne vais plus le voir pendant quelque temps. Ma tête me dit que c’est mieux ainsi et mon coeur ressent déjà comme un manque. Pour une fois, je crois que je vais écouter ma tête. Il faut que je me blinde si je veux pouvoir arriver à me reconstruire et arrêter de mentir. Je voudrais revenir de mes vacances de Noël l’esprit libèrer et mieux dans ma peau.

Faire plus de sport, arrêter de manger n’importe quoi, arrêter de vomir, m’aimer un peu plus, perdre mon bide, être sure que je ne suis pas enceinte, reprendre confiance.

Examens. Ca devrait aller. Déjà un de fait. Bientôt les fêtes. On va recommencer à sortir. Je vais me changer les idées et peut-être arrêter de me dire que ma vie n’a aucun but.
De plus en plus souvent, je me demande ce que je fais ici. Ca m’empêche de dormir. Je me dis que la solution est peut-être ailleurs. J’y repense. Encore. Je suis épuisée. Mais je souris. Comme d’habitude. Je souris, je ris, je plaisante, je rale, je pleure. Je fais comme si tout était normal. Comme si je me sentais toujours vivante alors qu’au fond, j’ai l’impression que intérieurement tout s’éteint. Les choses ont de moins en moins d’importance. Je suis trop fragile, à fleur de peau. Trop sensible.