Callie Rose, 17 ans. Rêve de partir loin de chez elle pour voir le monde, écouter de la musique différente et rencontrer des gens.
Elle voudrait se dire que sa maladie est finie, qu’elle ne va plus jamais ressentir le besoin de vomir, mais elle sait que cette pause n’est qu’une illusion parmis tant d’autre et que tout va bien finir par revenir un jour, car elle n’est pas assez forte pour retenir indéfiniment toutes ses peurs, ses stress, ses hontes et sa mélancolie omniprésente. Elle a déjà essayé et s’est à chaque fois recassée la figure, la tête la première. En toute élégance, comme d’habitude.
Elle a souvent l’impression que sa vie lui échappe. Elle voudrait tant pouvoir retenir le temps et mieux comprendre les évènements et les drames qu’elle déclenche souvent malgré elle.

Elle est compliquée, névrosée, légèrement psycopathe, à fleur de peau (sûrement un coeur d’artichaut ?) et boulimique. Elle trouve que c’est déjà pas mal.

Quand elle était petite, elle se disait que tout irait mieux quand elle aurait 18 ans, mais elle se rend compte que c’est le contraire : tout devient de plus en plus compliqué. Il était idiot de penser qu’à 18 ans tout se simplifierait comme par magie. Qu’avait-elle imaginé ?
Elle voudrait prendre l’air, aller à Arromanches, en Normandie, et se poser sur cette falaise au bord de la mer qu’elle aimait tant et qu’il faisait l’effet d’un anésthésiant. A cet endroit, ses peurs et ses doutes s’atténuaient.

Demain est un autre jour. Elle espère que c’est vrai.